L’objectif de Maurice est d’accueillir son millionième touriste en 2013. Pour y parvenir, l’île a annoncé une nouvelle stratégie.
Après avoir enregistré 965 441 arrivées touristiques en 2012, Maurice place la barre plus haut pour atteindre un million de touristes en 2013. Pour réussir son pari, l’île compte miser davantage sur les marchés émergents comme la Chine, sans pour autant délaisser ses marchés émetteurs traditionnels tels que la France ou la
Réunion.
Pour Maurice, la Chine constitue un marché au potentiel considérable. « Les Chinois aiment beaucoup Maurice. L’opération séduction a été un grand succès », se félicite le ministre mauricien du tourisme.
Si l’an dernier, près de 21 000 touristes chinois ont foulé le sol mauricien, cette année par contre, Michael Sik Yuen se fixe l’objectif de doubler ce chiffre. « En 2012, nous avons reçu 21 000 touristes chinois et je pense que cette année ce chiffre va doubler. Notre nouveau partenariat avec Mega Maldives Airlines ne pourra que rendre nos services plus attrayants, avec le vol Beijing-Maldives-Maurice. Les touristes chinois ont une grande préférence pour Maurice. Il aime la culture d’ici, le mélange de couleurs, nos paysages, l’hospitalité mauricienne... », déclare-t-il, évoquant notamment la possibilité de mettre en place des vols directs Maurice-Pékin, en plus des lignes directes Maurice- Shanghai actuellement opérationnelles.
Parallèlement, le ministre du Tourisme, Michael Sik Yuen, entend multiplier des opérations de charme pour conquérir d’autres pays émergents comme le Brésil, la République tchèque, ou l’Inde, entre autres, d’après Defimedia.
« Les réservations ont déjà été faites pour juillet 2013. L’année dernière, 750 touristes indiens sont venus à Maurice assister à un mariage. La Russie est un autre marché. Maurice est un produit adapté à la clientèle russe. Alors qu’en 2010 nous accueillions 200 à 4 000 touristes russes, les chiffres ont grimpé à 14 000 et la tendance se maintient car, en 2012, ils étaient 20 000. La République tchèque offre aussi de belles perspectives. En 2012, nous avons reçu 4 700 touristes en provenance de ce pays. Notre concept se révèle très vendeur », révèle-t-il.
A l’horizon 2015, l’île Maurice doit « supposément, commencer à accueillir deux millions de touristes », selon Le Mauricien, qui fait allusion à une prévision un peu trop optimiste, puisqu’à deux ans de cette date butoir, l’île attend toujours l’arrivée de son millionième touriste.
Pour autant, le ministre du Tourisme reste confiant, en amputant le retard à la fébrilité du secteur aérien. D’après lui, « l’annulation de certains vols d’Air Mauritius vers les destinations comme Milan, Genève, Melbourne et Sydney, est un des facteurs expliquant la performance en demi-teinte du secteur touristique mauricien ». « Cela a eu des conséquences sur les arrivées en provenance de ces destinations. Nous avons perdu au moins 7 000 touristes », insiste Michael Sik Yuen.
Optimisme également du côté des acteurs de l’hôtellerie de l’île. « Si l’ensemble des mesures et actions prévues sont mises en place, atteindre le million de touristes sera un objectif largement réalisable », estime Jocelyn Kwok, directeur de l’Association des Hôteliers et Restaurants à Maurice. « Il s’agit d’une croissance de 3,5 %. Cela représente environ 35 000 touristes de plus à attirer », analyse-t-il.
Pour lui, « 2013 reste une année de grand défi », qui doit se réaliser notamment par une éventuelle restructuration de l’office du tourisme mauricien, la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA).
Sur l’aspect plus pratique, Jocelyn Kwok pense que « les deux vols par semaine sur Shanghai sont un facteur déterminant pour savoir si cela pourrait être réitéré sur les autres marchés émergents. Ceci aidera aussi à évaluer si les hôtels, leur personnel, les activités proposées et la restauration, entre autres, répondent aux attentes des nouveaux clients. Il faudra attendre pour pouvoir faire une bonne évaluation de ces nouvelles stratégies ».
En outre, l’Association des opérateurs touristiques est partagée entre confiance et scepticisme quant à la nouvelle stratégie mise en place. Son président Ajay Jhurry déclare : « chaque tour-opérateur devra développer sa propre stratégie afin d’augmenter sa part du marché ».
Il ajoute : « C’est bien qu’il y ait de nouvelles lignes mais il ne faut pas qu’elles soient accaparées par les gros tour-opérateurs. Le gouvernement a promis d’aider les marchés émergents. Il doit donner un coup de pouce aux petits tour-opérateurs en démocratisant la chaîne de distribution. Ainsi l’entreprenariat sera motivé dans ce secteur ».
Et lui de conclure : « Avec la nouvelle collaboration avec le ministère du Tourisme et les autres acteurs, on travaillera sur des campagnes de visibilité pour nos produits existants ainsi que pour les autres produits, tels les petits hôtels et les établissements para-hôteliers. 2013 est une année déterminante pour le secteur. On n’aura pas droit à l’erreur si on veut atteindre l’objectif d’un million de touristes ».