Des scènes de pillage ont éclaté le weekend dernier dans un marché de Tuléar, dans le sud de Madagascar quelques minutes après un meeting tenu par un parti politique dont le président est le ministre malgache des Affaires étrangères.
Pierrot Rajaonarivelo, ministre malgache des Affaires étrangères et à la tête du Mouvement Démocratique de Madagascar (MDM), a tenu un rassemblement dans un gymnase de Tuléar samedi dernier. Mais au moment où la foule commençait à quitter les lieux, une horde de vandales a surgi. Près de 80 individus, armés de gourdins et de pierres, ont attaqué les commerçants d’un marché situé à 500m de-là.
« Avant de sévir, les casseurs ont fait une danse folklorique en pleine rue, en brandissant des bâtons. Un déluge de pierres a éclaté lorsqu’ils sont arrivés à quelques mètres des commerçants, pris pour cible. Pris de panique, ces derniers se sont enfuis de peur de se faire blesser », a raconté sur l’Express de Madagascar un individu ayant assisté à la scène.
« Profitant de la situation, les assaillants ont mis à sac et pillé tout ce qu’ils ont trouvé sur leur passage », selon ce témoin.
Les forces de l’ordre ont mis du temps à intervenir, déplorent les riverains. Les pilleurs ont été stoppés par des policiers assurant la sécurité d’une banque, ces derniers n’ont pas hésité à tirer en l’air pour disperser les pilleurs.
« Ces fauteurs de troubles ont été certainement manipulés. Le but du pillage était apparemment de nous faire porter le chapeau et de salir notre parti politique vis-à vis de la population » a réagi un membre du parti MDM, le ministre de la Jeunesse et des Loisirs, après l’incident.
L’adjoint au commissariat de la ville, lui, s’est interrogé « comment tout d’un coup, ces groupes de vandales ont pu s’armer de gourdins et de pierres, sans que les policiers censés sécuriser l’intérieur du gymnase ne les aient remarqués parmi la foule ».
L’incident a duré près d’une demi-heure. La ville a repris son calme après la venue en renfort des éléments de la police locale. Deux personnes avaient été arrêtées mais les preuves n’ont pas été assez suffisantes pour justifier leur détention. Ils ont donc été relâchés le même jour, indique un responsable de la police.
Quant au président du parti MDM, il a demandé à ce qu’une enquête soit ouverte pour éclaircir cette affaire. Le ministre a aussi promis aux commerçants victimes de faire quelques gestes pour compenser les pertes.