Avec les subventions faites sur le prix à la pompe et l’électricité alors que les aides extérieures font encore défaut, la trésorerie malgache est actuellement dans une situation très critique.
Dans son bulletin mensuel, la Direction générale du Trésor (DGT) attire l’attention de la classe politique malgache sur l’équilibre budgétaire dont la santé est jugée plus que critique à l’heure actuelle.
Le gap est presque ingérable au niveau du trésor public depuis quelques temps, un mal qui trouve son origine dans les décisions prises par l’Etat : subvention des prix à la pompe et de l’électricité, « suspension des droits et taxes à l’importation sur les produits pétroliers, exonération d’impôts sur les revenus salariaux et assimilés accordées aux militaires… ».
Rien que pour 2011 et 2012, l’Etat devait injecter 12 milliards d’ariary (4 080 726.53€) dans le gel des prix des carburants et ceux de l’électricité afin de gérer l’inflation qui menace ces deux secteurs. Concernant le gap généré par le taux préférentiel accordé aux compagnies pétrolières, celui-ci est monté à 82 milliards d’ariary (27 884 964.59€) pour cette année contre 72 milliards d’ariary (24 484 359.15€) durant 2012.
Alors que les dépenses de l’Etat ne cessent d’augmenter, les entrées, quant à elles s’amenuisent, notamment depuis que l’Etat a pris certaines mesures fiscales et douanières, une décision ayant déjà entrainé un manque à gagner de 226 milliards d’ariary (76 853 682.89€) dans les caisses publiques.
L’équilibre budgétaire est loin de se rétablir pour la Grande île. Pire encore, les prochains mois pourraient voir surgir d’autres obstacles, étant donné que l’Exécutif avait récemment décidé de s’engager dans de nouvelles dépenses : avantages accordées aux anciens chefs d’Etat et crédit-bail pour l’achat de bus en Chine au profit du transport public.
Dans le contexte actuel, il sera impossible pour l’Etat malgache de subventionner continuellement le secteur des hydrocarbures et celui de l’électricité, prévient la direction générale du trésor. L’arrêt d’un tel dispositif conduirait pourtant à une véritable explosion sociale du fait des risques d’envolée de prix des principaux produits de consommation, ce qui obligera les ménages à revoir leurs priorités en termes de dépenses quotidiennes.
Par ailleurs, un boom des prix à l’importation et une dépréciation de la monnaie locale ne sauraient être écartées, selon Express de Madagascar relayant le cri de détresse de la DGT.