L’IEDOM a publié un rapport détaillé sur la situation économique de Mayotte. Un tableau assez sinistre pour le 101è département français touché par le chômage et un ralentissement des activités économiques.
L’Institut d’émission des Département d’Outre-mer (IEDOM) a fait le point sur la situation économique de Mayotte. Certains indicateurs paraissent en berne alors que l’île vit déjà dans une nouvelle ère, en raison de son statut actuel et que les défis à relever, notamment dans le domaine de l’amélioration des conditions de vie de la population sont énormes.
Dans le secteur de l’Emploi, le chômage frappe toujours aussi fort les Mahorais. Le marché de l’emploi est lourdement sanctionné par les difficultés économiques que traverse le pays. Selon le rapport de l’institut, le nombre de demandeurs d’emploi affiche une hausse de 35 % représentant 11 923 personnes, soit 3 105 chômeurs supplémentaires entre février et novembre 2011. Au niveau des offres d’emploi, 1 963 ont été enregistrées en 2011, soit en recul de 5,3 % par rapport à 2010.
Par ailleurs, l’IEDOM a constaté un repli des échanges extérieurs sous l’effet de l’atonie de l’activité économique. Le premier signe manifeste a été le ralentissement de la demande globale de produits importés. Après déjà une baisse de 1 % en 2010, les importations n’augmentent que très légèrement en 2011, rompant ainsi avec les évolutions positives sensibles enregistrées depuis 2005, note le rapport.
Parallèlement, les exportations des produits mahorais ont aussi dégradé sensiblement, avec un recul de 62 %.
L’agriculture est le secteur le plus en difficulté. Elle peine encore à se développer même si des efforts ont été constatés :
- En 2011, l’exportation d’essence d’ylang ylang a reculé de 72 % (1,1 tonne contre 4,1 tonnes en 2010).
- L’aquaculture qui disposait d’un bon potentiel de croissance était aussi en déclin : l’exportation de poissons, en progression au premier semestre et en baisse sensible au troisième trimestre, a été interrompue au dernier trimestre.
- Les produits avicoles sont, en presque totalité, importés. Les importations d’espèces avicoles sont en retrait de 10 %, avec une baisse significative de 77 % au cours du quatrième trimestre, en lien avec les perturbations enregistrées au port de Longoni pendant la crise sociale.
Une crise qui a également affecté l’activité commerciale de l’île (fermetures forcées des magasins).
L’activité touristique a toutefois progressé, note l’IEDOM. Les efforts consentis par les partenaires du secteur pour valoriser la destination de Mayotte ont porté quelques fruits. La destination a toutefois été sensiblement décriée à la suite de la crise sociale.
Paradoxalement, une nette progression au niveau de la consommation a été constatée l’an passéen dépit de la crise sociale. Les importations de produits alimentaires et de produits textiles ont augmenté respectivement de 7 % et de 10 %. Les immatriculations de véhicules de tourisme neufs aussi ont connu une hausse de 22 %.
Enfin, les encours bancaires de crédits à la consommation sont en léger repli de 1 %, comme à fin 2010.