Le président mauricien Sir Anerood Jugnauth a officialisé sa démission ce vendredi, lors d’un point de presse organisé à Réduit, en promettant un retour dans la politique active. Durant son discours, Sir Anerood Jugnauth n’a pas hésité à s’attaquer une nouvelle fois au gouvernement, principalement au Premier Ministre pour son leadership.
« Je quitte la présidence de La République, ma démission prend effet demain », a déclaré ce vendredi Sir Anerood Jugnauth depuis Réduit, rapporte defimedia.info. Il a toutefois fait savoir que ce retrait du poste présidentiel signifie avant tout son retour dans l’arène politique. « Je démissionne pour servir à nouveau la population », disait-il. SAJ s’est déclaré « révolté » par la manière dont le gouvernement de Ramgoolam dirige les affaires de son pays.
« Je ne peux pas rester les bras croisés quand je vois tous ces problèmes » qui sont en train de consumer peu à peu le peuple mauricien, a-t-il fait valoir en énumérant les « misères noires » dans lesquelles le gouvernement actuel aurait entraînées ses concitoyens. Entre autres, « fléau de la drogue, problème de l’insécurité dans le pays, gaspillage de fonds public, politique du copinage, incompétence des ministres, banqueroute de l’économie, corruption… ». « Est-ce que devant un tel constat je devais rester à ne rien faire au Château du Réduit ? », s’est-t-il demandé.
Selon lui, la lenteur avec laquelle le gouvernement travaille n’a fait que sombrer un peu plus l’île dans un marasme économique et social. « On prend deux ans pour nommer un ambassadeur en Inde, un pays avec lequel Maurice entretient des relations privilégiées. Et cinq ans pour préparer un projet de loi permettant de mettre un frein aux viols et agressions sexuelles envers les femmes, les vieux et les enfants », s’est-il indigné.
En quittant la fonction du président de la République, Sir Anerood Jugnauth pourrait se poser en challenger direct du Premier ministre Navin Ramgoolam, selon les estimations de la presse mauricienne.
Rappelons que SAJ a déjà occupé le poste du chef du gouvernement dans le passé (1982-1995) avant de devenir président en octobre 2003. Sa démission intervient au lendemain de ses 82 ans.