L’île Maurice compte quelque 6 780 enfants de rue, selon les résultats d’une étude dévoilés mercredi par l’association SAFIRE (Service d’Accompagnement de Formation d’Insertion et Réhabilitation de l’Enfant). Les autorités locales continuent de fermer les yeux devant la situation de cette catégorie de la population, d’après L’Express de Maurice.
L’ONG SAFIRE a recensé les enfants de rue de Maurice dans le but de comprendre la racine de ce problème, comme l’explique le journal mauricien.
Pendant huit mois, l’association SAFIRE en collaboration avec la Mauritius Family Planning and Welfare Association (MFPWA) était allée à la rencontre de ces enfants les plus vulnérables et les plus marginalisés de la société mauricienne. C’est «
Un travail long et hasardeux, d’autant que l’association est la première à effectuer une étude sur cette population », indique dans la presse locale le Dr Peter Fonkwo Ndeboc, un médecin camerounais qui a participé à l’étude.
Le recensement de cette frange de la population comporte plusieurs objectifs. « Il s’agit de définir et de quantifier le phénomène des enfants en situation de rue à Maurice, en vue d’établir des solutions appropriées », détaille la directrice de SAFIRE Ismahan Ferhat. « L’ONG a comptabilisé la population concernée pour définir le profil socio-économique et culturel des enfants de rue, (et) identifier les structures qui peuvent leur venir en aide », écrit L’Express de Maurice.
Sur les 6 780 enfants en situation de rue à Maurice, 73,6% ont moins de 16 ans et 46,7% sont âgés entre 11 et 16 ans. En revanche, 1,2% des enfants interrogés déclaraient ignorer leur date de naissance. La plupart de ces enfants ne sont pas scolarisés et ils travaillent dans la rue depuis l’âge de 13 ans. Ces enfants sont en général victimes de maltraitance, d’abus sexuels ou encore de la drogue.
Cette étude a aussi montré que la moitié de ces enfants font de la rue leur gagne-pain, tandis que la majorité d’entre eux ont un toit pour dormir. Ils se retrouvent dans la rue pour diverses raisons, notamment l’absence des parents ou une situation socio-économique difficile.
Selon L’Express de Maurice, les autorités mauriciennes continuent de refuser de voir la réalité en face, niant toute précarité à laquelle sont exposés ces enfants. La présidente de SAFIRE Narghis Bundhun a déploré que « les politiques ne prennent même pas la peine de venir quand on les invite à ce genre de réunion, pourtant tout est entre leurs mains ». Pour le moment, l’ONG n’est en mesure de prendre en charge que 200 enfants sur les 6 780 recensés dans les rues mauriciennes.