Ce vendredi est la journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe. L’occasion de dire à ses proches si l’on souhaite ou non donner ses organes. Une question cruciale qui peut sauver des vies.
"J’accepte de donner mes organes". Une phrase qui peut sauver des vies. Ce vendredi a lieu la journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe. 217 personnes attendent une greffe de rein à la Réunion. Cette journée est l’occasion de rappeler l’importance d’en parler avec ses proches pour qu’ils connaissent votre décision.
L’Agence de biomédecine incite le grand public à exprimer son opinion. En cas de mort subite ou accidentelle, il est indispensable de mettre au courant ses proches, famille et amis, de la décision prise, pour éviter qu’ils n’aient à choisir à la place de la personne concernée.
"Tout ce qui est encore bon, ils peuvent prendre, si ça peut sauver des vies", s’exclame Marie-Paule, 49 ans de Saint-Denis, qui se dit favorable à 100% au don d’organes. Jean-Maurice, âgé d’une quarantaine d’années et habitant à Sainte-Suzanne, se dit également prêt à faire ce geste, mais pourtant il n’en a pas ouvertement parlé à ses proches. "Quand on est mort on est mort, si ça peut servir à d’autres personnes, il faut en profiter", estime t-il, "je trouve que c’est difficile d’aborder le sujet à la Réunion car tout le monde craint la mort."
Par conviction religieuse, Sakina, 25 ans, ne souhaite pas faire don de ses organes à des inconnus. "Dieu nous a fait avec tous nos organes, je veux retourner vers Dieu de la même façon. De manière générale je trouve que c’est bien, à chacun sa décision car c’est leur corps, mais personnellement je ne le ferais que pour ma famille et mon entourage, mais pas pour les gens que je ne connais pas, car selon ma religion quand on meurt il faut qu’on nous enterre avec nos organes ;"
Sur l’ensemble de la France, 300 personnes sont décédées l’an dernier à défaut d’une greffe vitale. A La Réunion, seules les greffes de rein et de cornée sont possibles. Actuellement, 217 personnes souffrant d’insuffisance rénale grave sont dans l’attente d’une greffe pour éviter de lourdes thérapies.
Par principe, la loi considère toute personne comme un donneur potentiel. Mais avant de procéder à toute intervention, la famille est systématiquement consultée. Docteur Colette Jourdan-Poli, responsable de la coordination des prélèvements d’organes et de tissus au CHU Félix Guyon rappelle la nécessité de faire connaitre sa décision. Pour que la greffe soit possible, une condition sine qua non : l’état de mort cérébrale avéré, qui ne concerne qu’une part infime des décès, estimée à 1%.
10 greffes de reins et de cornées ont pu être réalisées dans notre département depuis le début de l’année. Pour Colette Jourdan-Poli, "les Réunionnais sont très généreux, mais il leur faut encore plus d’informations et surtout il faut absolument qu’il en parlent avant à leurs proches. " Force est de constater que le sujet reste encore difficile à aborder, car il s’agit d’envisager sa propre mort et celle de ses proches. Pourtant, c’est le meilleur moyen que sa volonté soit respectée. "La mort surprend et c’est pour cela qu’elle est taboue.", analyse Colette Jourdan-Poli.
Dans le cadre de cette journée nationale de réflexion sur le don d’organes, des actions de sensibilisation ont lieu toute la journée sur Saint-Denis : à l’hôtel de ville et à la sécurité sociale de 7h30 à 11h30 et à la médiathèque de 14h30 à 18h. L’occasion par exemple de récupérer une carte de donneurs et surtout d’en discuter avec ses proches.