La préfecture de la Réunion a pris un arrêté interdisant le rejet de déchets à l’intérieur des 2,5 miles nautiques (4,7 km) à partir de la laisse de basse mer à La Réunion.
Lors du point d’étape de l’opération CHARC (Connaissance de l’écologie et de l’Habitat de deux espèces de requins côtiers de l’Ouest de la Réunion), le préfet avait annoncé la mise en place d’un arrêté interdisant les rejets de déchets en mer par les pêcheurs.
Cet arrêté a été publié aujourd’hui et il interdit le rejet en mer "de produits de la mer frais, surgelés ou congelés, entiers ou non, prélevés ou détenus à bord de tout navire pratiquant la pêche professionnelle ou de plaisance à l’intérieur des 2,5 miles nautiques (environ 4,7 km) à partir de la laisse de basse mer de La Réunion". L’arrêté ne prend pas en compte la pêche traditionnelle de "saumurage ou d’appâtage".
Cette décision a été prise afin de prévenir le risque d’attaques de requins dans les eaux réunionnaises. Le rejet de restes et de carcasses de poisson en mer sont susceptibles d’attirer les squales aux abords des côtes et augmenter le risque d’attaques.
Interrogés suite au point d’étape de l’opération CHARC du 2 juillet dernier, les pêcheurs se sont montrés sceptiques quant à cet arrêté. L’analyse des données recueillies, grâce aux marquages menés dans le cadre de l’opération CHARC, a mis en évidence que plusieurs requins avaient tendance à "stationner" au niveau de l’entrée du port de Saint-Gilles.
Les pêcheurs installés à Saint-Gilles avaient alors affirmé qu’ils ne rejetaient pas de déchets à proximités des côtes. Ils ont déclaré utiliser les restes de poissons comme appâts pour la pêche au gros. Les professionnels de la mer ont assuré que les seuls rejets en mer se font à plus de 10 kilomètres au large des côtes. De plus, ils avaient pointé du doigt le fait que ces pratiques aient toujours existé, sans que les attaques de requins ne soient si nombreuses.