Sur le port de Saint-Gilles, les pêcheurs restent sceptiques concernant l’arrêté d’interdiction de déchets en mer annoncé par la préfecture.
Parallèlement au bilan d’étape présenté sur la gestion du risque requins hier à la préfecture, Michel Lalande a annoncé qu’un arrêté sur l’interdiction de rejeter des déchets en mer serait pris avant le 14 juillet prochain.
Dans le viseur de cette nouvelle disposition : les carcasses et autres morceaux de poissons qui seraient rejetés en mer par les pêcheurs. Ces morceaux de poissons sont en effet susceptibles d’attirer des squales aux abords des côtes.
L’analyse des données recueillies, grâce aux marquages menés dans le cadre de l’opération CHARC (Connaissances de l’écologie et de l’habitat de deux espèces de requins côtiers de l’Ouest de la Réunion), a mis en évidence que plusieurs requins avaient tendance à "stationner" au niveau de l’entrée du port de Saint-Gilles. Un lieu particulièrement propice aux attaques de requins, qui se sont multipliées en 2011 sur le littoral Ouest. L’année dernière, pas moins de 6 attaques dont 2 mortelles se sont produites dans le secteur de la station balnéaire.
Ce matin, les réactions des pêcheurs Saint-Gillois sont mitigées concernant cet arrêté. Beaucoup affirment qu’ils ne rejettent pas de déchets à proximité des côtes, car ils utilisent les restes de poissons comme appâts pour la pêche au gros. Les professionnels de la mer assurent que les seuls rejets en mer se font à plus de 10 kilomètres au large des côtes. De plus, ils pointent du doigt le fait que ces pratiques aient toujours existé, sans que les attaques de requins ne soient si nombreuses.
A noter que l’arrêté de la préfecture visera également les pollutions déversées par des usines installées sur les côtes.