Se soigner coûte 31% plus cher dans notre département qu’en France métropolitaine, selon un rapport de l’Observatoire des prix.
Le coût de soins de santé se retrouve dans le collimateur de l’Observatoire des prix qui révèle qu’ils sont 31% plus chers à La Réunion qu’en métropole. Une simple consultation chez le médecin généraliste passe de 23 euros en France métropolitaine à 27,6 euros à la Réunion, soit une différence de +20%.
La tendance est généralisée, les prix des médicaments et des séjours à l’hôpital sont également plus chers. Selon David Gruson, directeur du CHU de La Réunion, ce "différentiel s’explique par le mécanisme du coefficient géographique. C’est un mécanisme qui est destiné à mieux prendre en compte un certain nombre de surcoût, qui sont par exemple, les périodes de stockage liées à l’éloignement. Il y a aussi le différentiel de rémunération avec le mécanisme de rémunération. La Sécurité Sociale survalorise les séjours hospitaliers, ça n’a pas d’impact sur le reste à charge pour les patients car il est pris en charge par la Sécurité Sociale et par les mutuelles".
Un surcoût absorbé et non répercuté au final. Le paradoxe réside plutôt dans l’utilisation que font les Réunionnais du système de santé. Chantal de Singly, directrice générale de l’Agence de Santé de l’Océan Indien, explique que "ce qu’on observe au niveau de la Réunion, c’est que la dépense de soin de santé par habitant à La Réunion, est encore inférieure au niveau moyen national. Même s’il y a un surcoût par acte, globalement la dépense par habitant par an est faible".
L’Agence Régionale de Santé est sur le point de lancer une enquête afin de comprendre pourquoi les Réunionnais consultent si peu. Une consultation trop tardive peut mener à des complications. "Les Réunionnais ont un "usage" vertueux de leur système de santé, mais nous voulons savoir si réellement c’est un usage vertueux, qu’on utilise ce qu’il faut et rien de trop, ou bien s’il y a vraiment un souci", ajoute Chantal de Singly.
L’un des facteurs qui pourrait expliquer ce recours très tardif à la consultation médicale, serait justement la peur d’un coût trop élevé.