Le programme du candidat PS qui entend imposer à 75% les hauts salariés a créé de vifs remous au sein de la sphère politique. Des membres du gouvernement Fillon, quelques uns du PS, ou encore les autres candidats en lice, ont chacun apporté leur propre lecture sur le sujet.
Après la diffusion sur TF1 de l’émission « Parole de candidat », dans laquelle François Hollande avait annoncé l’imposition à 75% des hauts revenus, les commentaires fusent de partout. Dans un communiqué rapporté par l’Express, le gouvernement de François Fillon a vivement rétorqué en dénonçant « l’inflation fiscale du programme ». Selon la ministre du Budget Valérie Pécresse, François Hollande « chaque semaine invente une nouvelle taxe sans jamais proposer la moindre économie ».
Les mêmes propos ont été relayés mardi matin par Alain Juppé lors d’une intervention sur RTL. Le ministre des affaires étrangères a même avancé une « fuite en avant fiscale » du candidat Hollande.
Plusieurs membres de l’UMP sont également montés au créneau, à l’instar du député Franck Riester alléguant un candidat qui « reste obstinément cantonné dans le registre des incantations et des belles promesses ». Sébastien Huyghe, un autre élu UMP, évoque quant à lui « l’art de l’esquive et de l’évitement » chez François Hollande.
Geoffroy Didier, un autre secrétaire national du parti gouvernemental, soulève pour sa part « l’impréparation totale du programme économique du candidat », notamment lorsqu’il entend les réponses assez confuses formulées par Jérôme Cahuzac, le responsable du budget du candidat socialiste, concernant le sujet.
En effet, lors de l’émission « Mots croisés » sur France2 lundi soir, ce dernier a semblé ne rien savoir de cette proposition d’Hollande. « Vous m’interrogez sur une déclaration que pour ma part je n’ai pas entendue », disait-il au journaliste qui l’interrogeait. « Je ne sais trop que vous dire. Vous me permettrez d’être plus circonspect que vous ne semblez ne l’être. J’attends de voir un peu ce qu’il en est vraiment », lançait-il d’un air un peu gêné et apparemment surpris par la question.
La patronne du FN est encore allée un peu plus loin dans ses critiques en parlant de cette initiative de son rival d’un « coup médiatique ». Selon Marine Le Pen, les socialistes entendent une nouvelle fois mettre en avant la « lutte des classes à laquelle ils tiennent tant ».
Par contre, Ségolène Royal voit en cette annonce d’Hollande « un signal fort supplémentaire qui est en cohérence avec son projet fiscal » et non pas de « l’improvisation ». L’ex-candidat de 2007 soutient même que « c’est une des traditions, des missions de la gauche de faire de la justice fiscale et de faire reculer les inégalités ». « Je pense que beaucoup de contribuables très aisés ne comprennent pas pourquoi ils ont eu 15 milliards de cadeaux fiscaux tous les ans depuis cinq ans. Il est temps de mieux répartir les richesses, c’est une des clefs de la relance économique », devait conclure la présidente de Poitou-Charentes dans une interview accordée à i-TELE ce mardi.