Les habitants du Morne, dans le sud-ouest de Maurice, ont bloqué la route à deux camions transportant de l’eau dans le quartier. Ils dénoncent une certaine partialité au niveau de la distribution.
L’eau est devenue une denrée si rare à Maurice que sa distribution génère souvent des tensions entre les camions-citernes et la population. Ce qui s’est produit dans le quartier du Morne mercredi dernier au soir en témoigne, rapporte L’Express de Maurice.
Près de 200 personnes sont descendues dans la rue pour barrer la route à deux camions-citernes. Des affrontements ont même éclaté entre les manifestants et les éléments de la Special Supporting Unit (SSU), dépêchés sur les lieux.
« Certaines familles obtiennent un service à domicile mais, la majorité doit courir derrière le camion-citerne. Ce n’est plus possible », a fustigé une des habitantes venue manifester son ras-le bol.
"Nous étions quelque 700 à attendre le camion. A notre grand étonnement, nous avons constaté qu’il ne restait plus qu’une très mince quantité d’eau", a déploré une autre habitante, rapportant un fait survenu 2 jours auparavant.
"C’est aux habitants de se déplacer, s’ils veulent avoir de l’eau", rappellent de leur côté les chauffeurs des camions, assurant avoir « reçu des instructions pour se garer à des endroits précis ».
Mais pour la plupart des villageois, c’est le fait de devoir marcher à « plus de 400 mètres » pour certains, et de ne bénéficier après que « les quelques gouttes restantes » alors que certaines familles reçoivent la quantité d’eau nécessaire » qui est insupportable.
Hier, au lendemain de cet incident, la situation a quelques peu évolué, reconnaissent les villageois.
« Trois camions sont venus et on a pu avoir l’eau de sept heures à 11 heures » jeudi, a déclaré avec un grand soulagement l’un d’entre eux. Ils préviennent cependant qu’en cas de nouvelle forme de partialité dans le circuit de distribution, les manifestations reprendront aussitôt. Ce qui s’est passé mercredi n’est qu’un « avant-goût », avertissent-ils.
Le phénomène de « robinets secs » frappe l’île Maurice à chaque mois de décembre, correspondant à la période durant laquelle les ondées se font rares. Les principaux réservoirs de l’île devront cependant se remplir à un rythme plus soutenu à parti de janvier.