Le budget primitif 2013 du Conseil général a été voté cet après-midi, malgré l’abstention de nombreux élus, notamment ceux de l’opposition.
Réunis en session plénière aujourd’hui, les conseillers régionaux ont débattu sur le budget primitif de la collectivité pour 2013. Un débat perturbé par la manifestation des professionnels de la petite enfance.
Une délégation a été reçue ce matin et ils ont obtenu que la paiement des chèques marmailles se ferait rapidement. Les discussions à ce sujet se sont poursuivies dans l’hémicycle avant que les débats ne reprennent sur le budget du Département.
Cet après-midi, le budget a finalement été voté. Il s’élève à 1,48 milliards d’euros, soit "une augmentation globale de +1,9% par rapport à 2012 à relativiser du fait de la hausse des allocations de solidarité (+51,3 millions d’euros). Ce qui conduit en réalité à une baisse de -2,7% (23,6 millions d’euros)".
Ce budget est contraint par :
- Le gel des dotations de l’État ;
- L’insuffisance de compensation des allocations de solidarité (APA/RMI/RSA), écart cumulé de près de 600 M€ au 31/12/2012.
Le Département précise également que ce budget est impacté par l’augmentation attendue des dépenses des allocations de solidarité et l’incidence de la crise économique sur la fiscalité.
Le Conseil général précise que "sur les dépenses d’allocations de solidarité de 51,3 millions d’euros en 2013, notre collectivité couvre les ¾ en redimensionnant certaines dépenses facultatives".
Ainsi, le Département attend le soutien de l’Etat pour une contribution à hauteur de 13 millions d’euros pour boucler ce budget 2013. C’est sur ce point que les abstentionnistes se sont appuyés pour ne pas vote ce budget relevant l’incertitude qui plane autour de cette dotation de 13 millions d’euros.
Thierry Robert et Jean-Jacques Vlody déposeront prochainement un amendement à cet effet à l’Assemblée nationale en espérant obtenir cette aide financière.
La question du financement de la bonbonne de gaz ménagère n’a pas été abordé aujourd’hui pendant la séance plénière. Les représentants de la collectivité attendent une rencontre avec ceux de la Région avant de se prononcer sur l’aide pour le maintien du prix de la bonbonne de gaz de 12kg à 15 euros.
Discours de Nassimah Dindar - présidente du Conseil général sur le budget primitif 2013 sur les 13 millions d’euros réclamés à l’Etat :
Ces 13 millions de soutien exceptionnel que nous demandons à l’Etat sont sans commune mesure avec 600 millions d’écart de compensation cumulé. Mes chers collègues, La Réunion ne quémande pas ! Nous réclamons pour notre île son dû minimal dans un contexte de crise économique et sociale exacerbée. Il en va du maintien de notre niveau d’intervention à :
⇒368 millions en matière de solidarité sociale,
⇒ 622 millions en matière de solidarité active- volet insertion
⇒ et 182 millions en matière de solidarité économique.
Si l’Etat n’accède pas à notre requête, ce n’est pas seulement le budget du Conseil général qui sera mis à mal, mais bien la population réunionnaise qui en subira les conséquences. Je ne peux pas imaginer supprimer le chèque santé qui permet à des milliers de personnes âgées d’avoir accès à une mutuelle pour se soigner, acheter leurs lunettes ou suivre des traitements parfois lourds. Je ne peux pas imaginer supprimer le Challenge des Créateurs et ne plus encourager les Réunionnais à relever le pari d’entreprendre pour s’insérer durablement dans la vie active. Je ne peux pas imaginer abandonner nos investissements pour soutenir la commande publique et plonger dans l’agonie un secteur du BTP déjà bien mal en point.
Mes chers collègues, vous l’aurez compris, l’enjeu est de taille, d’autant que les premiers éléments qui nous sont parvenus en début de semaine sur la répartition des 170 millions enfermeraient nos outre-mer dans un QUOTA. La France ne peut pas regarder ses outre-mers sous l’angle du quota ! A cet égard ; j’ai demandé à tous les parlementaires de La Réunion d’intervenir dans le cadre du projet de loi de finances rectificatives en cours d’intervenir sous forme d’amendements pour que le droit commun nous soit appliqué et non une quote-part. Je vous propose donc plaider cette cause dans le cadre d’une motion unanime.