Le ministère de l’Education de nationale a donné son feu vert pour l’enseignement des langues et cultures régionales sur toute la France, sauf à Mayotte où le shibushi et le shimaoré n’ont pas été pris en compte.
L’enseignement des langues et cultures régionales fait partie des mesures phares prises dans le cadre de la refondation de l’école de la République. Le but est de permettre aux langues d’origine d’avoir toute leur place à l’école.
"Dans les académies d’outre-mer, des approches pédagogiques spécifiques sont prévues dans l’enseignement de l’expression orale ou écrite et de la lecture au profit des élèves issus des milieux principalement créolophones ou amérindiens", explique la loi portant sur la refondation scolaire.
Dans cette optique, le ministère de l’Education nationale a diffusé une brochure présentant les modalités d’apprentissage des langues et cultures régionales, tant en métropole qu’en Outremer. Ont été citées dans ce document plusieurs langues ultramarines, dont le tahitien, le mélanésien, le wallisien et le futunien. Mais curieusement, le kibushi et le shimaoré, langues parlées à
Mayotte, ne figurent pas sur la liste établie par le ministère de l’Education.
L’île aux parfums a été « la grande oubliée » de cette brochure, déplore Mayotte Hebdo. "C’est exactement ce que fustige Rastami Spélo de l’association Shimé, qui œuvre pour l’apprentissage du kibushi et shimaoré. Celui-ci voudrait que nos deux langues soient apprises à l’école en tant que langues vivantes", ajoute le quotidien mahorais.
Toutefois, Mayotte aura encore la possibilité de faire inscrire le kibushi et le shimaoré sur la liste des langues concernées par la loi sur la refondation de l’école de la République. En effet, le ministère de l’Education nationale confère aux académies la responsabilité de présenter les différentes offres d’apprentissage des langues et des cultures régionales sur leur territoire.