A l’heure actuelle, les 82 centres de détention fonctionnels à Madagascar accueillent au total près de 21 000 détenus pour une capacité d’accueil de seulement 10 000 places.
Les 82 centres de détention malgaches connaissent actuellement une forte surpopulation carcérale de près de 210%. Ils accueillent au total 21 000 détenus pour seulement 10 000 places, selon les données fournies par le directeur général de l’administration pénitentiaire Tovonjanahary Andriamaroahina.
Ce problème de sureffectif est bien récurrent pour le cas de Madagascar mais au cours de ces 10 dernier mois, il semble avoir pris une proportion encore plus alarmante. D’avril 2013 à ce jour, le nombre des personnes incarcérées est passé de 19 000 à plus de 21 000.
A titre indicatif, le centre de détention d’Antanimora, à Tananarive, compte à l’heure actuelle 3 000 prisonniers alors que sa capacité d’accueil est de 800 personnes seulement, soit 375% d’occupation.
Cette surpopulation carcérale "influe sur la santé, l’état psychologique des détenus", devait souligner hier en marge d’une rencontre avec la presse locale le directeur de l’humanisation de la détention et de la préparation à la réinsertion sociale, Aina Tantely Rakotomalala.
L’an dernier, l’Union européenne qui soutient financièrement cette unité d’humanisation avait déjà tiré la sonnette d’alarme en affirmant que 70% des prisonniers à Madagascar sont en détresse psychologique en raison des conditions de détention et d’un retard dans le traitement de leur dossier.
A ce sureffectif s’ajoute un problème d’infrastructure. 85% des centres opérationnels sont « en état de délabrement avancé », rapporte ainsi Les Nouvelles. Cette situation augmente de façon inquiétante les risques d’évasion d’autant plus qu’à Madagascar, le nombre des agents pénitenciers, 2 500 au total, est encore bien loin des normes exigées au niveau internationale. Le pays compte ainsi un garde pénitencier pour 30 à 40 prisonniers alors que la norme en exige 1 pour 5.
L’administration pénitentiaire malgache qui marque cette année ses 55 ans d’existence « a besoin d’une grande réforme », a insisté au cours de la conférence de presse le 1er responsable des 82 centres.
"Il est grand temps de réhabiliter les infrastructures existantes et de construire de nouveaux bâtiments carcéraux suivant les normes internationales. Sinon, la résolution du problème d’insécurité, le respect du droit de l’homme et l’instauration de l’Etat de droit dans le pays ne seraient qu’illusoires", a-t-il rajouté.
Le syndicat de l’administration rejoint les mêmes propos en avançant sur Midi Madagascar d’autres réformes jugées nécessaires. D’abord la mise en place d’un Secrétariat d’Etat afin de garantir une meilleure indépendance du corps vis-à-vis du ministère de la Justice. Il réclame entre autres une amélioration des conditions de travail pour les agents qui, à un certain moment, « payent de leur poche pour les transfèrements et déferrements des détenus » en recourant au transport public.