Gervais Martel, le Président du RC Lens (L2), a été mis en examen hier mardi pour ‘corruption privée et recel d’abus de bien sociaux’. Un peu plus tôt dans la journée, une information judiciaire avait été ouverte par le parquet d’Arras (Pas-de-Calais) dans le cadre d’une enquête sur un prêt consenti à Martel par deux sociétés de construction.
L’enquête a été ouverte à la mi-2011 suite au signalement de l’organisme français chargé de la lutte contre le blanchiment d’argent - le TRACFIN (Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits FINanciers clandestins) - de versements de fonds s’élevant à 4 millions d’euros sur le compte personnel du Président du RC Lens par DTP Ramery et Rabot Dutilleul. Lors des investigations et perquisitions menées par la Police Judiciaire de Lille, nombreux éléments à charge ont été découverts, dont un contrat de prêt établi entre le Président de Lens et ces deux entreprises de BTP.
Le papier indiquait que l’argent prêté à Gervais Martel pouvait, pour 50%, être utilisé à des fins personnelles. Sachant que le reste était destiné à conforter sa position d’actionnaire dans la holding de contrôle du RC Lens. Aussi, les enquêteurs ont mis la main sur un engagement écrit du mis en cause confiant les travaux de rénovation du Stade de Lens à Rabot Dutilleul et DTP Ramery.
Comme le rapporte Le Parisien, Martel a lancé ceci devant la presse : « Je conteste totalement ma mise en examen (...) Je suis très serein sur ce dossier ». L’homme a également affirmé que ce prêt n’a fait l’objet « d’aucune dissimulation ». L’intéressé a été laissé libre sans contrôle judiciaire.
Toujours selon le Parisien, une source proche de l’enquête aurait expliqué : « Le prêt a été consenti à M. Martel après que celui-ci a contracté d’importantes dettes (...) ». Le président du RC Lens aurait alors essayé d’obtenir un prêt bancaire mais que nenni. « Il s’est alors tourné vers certaines de ses relations d’affaires, les entreprises Rabot Dutilleul et DTP Ramery, qui lui ont prêté chacune environ deux millions d’euros. En échange, celui-ci leur aurait promis qu’elles obtiendraient les contrats pour la rénovation du stade de Lens », a poursuivi l’informateur, resté anonyme.
Pour sa part, le procureur en charge du dossier a déclaré que « Le caractère anormal de ces éléments a été suffisamment établi pour que je demande à ce qu’un juge d’instruction soit saisi ». Par contre, il n’a pas précisé s’il allait demander le placement en détention de Martel.