C’est la seule recommandation mondiale diffusée à ce jour depuis l’éclatement du scandale des prothèses mammaires PIP. Le 17 janvier, le système d’alerte de l’OMS, le GAR (Global Alert and Response), a recommandé aux 300.000 femmes concernées dans le monde de se faire ausculter par leur médecin en cas d’ennui quelconque au niveau de leur poitrine.
"Les personnes avec les prothèses PIP ou M-Implant (autre nom commercial des PIP, ndlr) devraient consulter leur médecin ou chirurgien si elles suspectent une rupture, éprouvent une douleur ou inflammation ou pour tout autre souci", écrit dans un communiqué l’OMS. C’est la première fois que l’OMS s’exprime au sujet des prothèses mammaires de la société française Poly Implant Prothèse (PIP) qui étaient suspectées de contenir un gel de silicone industriel "non conforme" à un usage médical ou sanitaire.
En France, le gouvernement a conseillé le 23 décembre aux 30.000 femmes porteuses de PIP de se faire retirer à titre préventif ces prothèses même si aucun lien n’a été établi jusqu’à présent avec la vingtaine de cas de cancer relevée parmi des femmes qui ont eu recours à ces implants.
L’OMS a par ailleurs reconnu les différences dans les taux de risque des PIP, qui se manifestent par un "taux de rupture" élevé, supérieur à 5% selon les résultats des examens effectués par les autorités sanitaires françaises. Face au danger que représentent les PIP, les autorités sanitaires de 28 pays sur les 30 concernés ont demandé aux femmes porteuses de se soumettre à un suivi médical rigoureux ou de procéder à une explantation pure et simple, souligne l’OMS.
Les prothèses mammaires PIP étaient fabriquées en France, dont 84% d’entre elles étaient destinées à l’exportation, notamment en Amérique latine, en Espagne et en Grande-Bretagne. Jean-Claude Mas, fondateur de la société PIP, déclarée en faillite depuis 2010, a reconnu une supercherie autour de son gel de silicone "non conforme" mais a contesté toute menace pour la
santé.