Suite à la disparition tragique du journaliste de France 2, Gilles Jacquier en Syrie le 11 janvier dernier, Jacques Duplessy et Steven Wassenaar, deux des treize journalistes de la presse internationale présents à Homs ce jour là, ont porté plainte contre X à Paris pour « tentative d’assassinat ». Conjointement, les six enquêteurs de l’Office central pour la répression des violences aux personnes continuent leurs investigations sur la mort du reporter d’Envoyé Spécial.
Alors que l’enquête se poursuit concernant la mort de Gilles Jaquier, survenu en Syrie le 11 janvier dernier, deux de ses confrères faisant parti du convoi dans lequel il se trouvait ce jour là, ont décidé de porter plainte contre X pour "tentative d’assassinat" à Paris en se constituant partie civile selon LCI. Il s’agit notamment du photographe néerlandais, Steven Wassenaar, qui a été blessé aux yeux lors de l’attaque et du journaliste indépendant Jacques Duplessy.
La semaine dernière, Jacques Duplessy a déjà mentionné sur SudOuest que "le groupe de journalistes a été délibérément mis sous le feu par des proches du régime de Damas". En effet, certains faits qui entourent cet évènement éveillent les soupçons des journalistes.
"On nous a dit d’aller voir une école. On s’est retrouvé dans une manifestation pro Bachar, dans ce quartier qui lui est favorable. Les tirs se sont rapprochés. Ils étaient précis, l’endroit où l’on se trouvait a été clairement visé. Par ailleurs les militaires qui se trouvaient là à notre arrivée sont partis avant les tirs. Il y a beaucoup d’éléments qui font penser à un piège tendu à ce groupe de journalistes occidentaux", a déclaré l’un d’eux.
Maître de la Morandière, l’un des avocats des deux plaignants, pour sa part s’appuie sur des photos et vidéos minutées avec précision qui auraient été prises durant l’attaque.
De leur côté, les éléments de l’Office central pour la répression des violences aux personnes poursuivent leurs investigations qui se concentrent essentiellement à Paris pour le moment.
Leurs démarches sont cependant parsemées d’embuches car ils sont conscients que ni le temps, ni la conjoncture politique syrienne, ne jouent en leur faveur. D’autant plus que l’Etat français n’autorise pas les enquêteurs à se rendre en Syrie tant que leur sécurité n’est pas assurée. Ainsi, leurs recherches se limitent jusqu’alors au recueil de témoignages et notamment à l’expertise du projectile ayant tué Gilles Jacquier qu’ils ont pu récupérer. Elle permettra d’identifier l’arme utilisée dans l’attaque.
La Ligue arabe a confirmé les propos d’un dirigeant d’une organisation des droits de l’homme qui affirmait que Gilles Jacquier avait été victime d’une bavure, "nous savons qu’il y a eu une bavure commise par l’Armée syrienne libre", rapporte Le Figaro.
Les obsèques de Gilles Jacquier s’est tenu hier à Bernex, le village de Haute-Savoie d’où il est originaire. Le président de France Télévisions, Rémy Pflimlin, a fait le déplacement pour assister à la cérémonie religieuse. Lundi après-midi, ce groupe audiovisuel prévoit d’organiser une "manifestation collective" à la mémoire du journaliste à la Comédie française.