Nicolas Sarkozy a présidé mercredi une cérémonie nationale en hommage aux quatre soldats français tués en Afghanistan au 93e régiment d’artillerie de montagne de Varces (Isère), dont étaient issus trois des quatre victimes. En marge de son discours, le chef de l’Etat a réaffirmé la présence de l’armée française en Afghanistan.
« Ne nous trompons pas de colère, ne nous laissons pas aveugler par la douleur, si vive soit-elle », a lancé le président Sarkozy lors de la cérémonie organisée en Isère hier en hommage aux quatre soldats tués en Afghanistan le 20 janvier dernier. Une cérémonie durant laquelle le chef de l’État a insisté sur l’importance de la présence de l’armée française dans ce pays en proie au « terrorisme », bien qu’au lendemain du drame, il avait déjà envisagé le retrait immédiat des militaires engagés sur le territoire afghan. Dans cette cause, il espère « pouvoir compter sur le courage et l’énergie (des militaires) » dans la poursuite de leurs missions en Afghanistan.
Hier, quelque 500 militaires des troupes de montagnes, soutenus par quelques centaines d’anonymes, se sont rassemblés au pied du Vercors, sur la place d’armes du quartier de Reyniès pour rendre un hommage aux quatre militaires décédés. Durant cette cérémonie, le président a décoré les quatre soldats d’insignes de chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.
« Nos soldats sont tombés en Afghanistan, victimes du plus lâche des crimes, alors qu’ils se trouvaient désarmés. Ils ont été tués pour le courage, pour l’aide et pour l’espoir qu’ils apportent aux Afghans qui luttent pour la paix et la stabilité de cette région dans le monde », a déclaré le Chef d’Etat durant son allocution qui fut suivie d’un entretien avec les familles des défunts et des soldats blessés.
« Ne nous trompons pas de colère, ne nous laissons pas aveugler par la douleur, si vive soit-elle », a-t-il toutefois souligné. Pour lui, « l’ennemi, aujourd’hui, c’est une fois encore le terrorisme. Prenant le visage de nos alliés, sous les dehors de l’armée régulière, il a voulu frapper à travers la France l’idée même de liberté ».
Les majors Fabien Willm et Denis Estin ainsi que l’adjudant Svilen Simeonov et le maréchal des Logis Geoffrey Bauméla ont été tués vendredi dernier par un soldat de l’armée afghane alors qu’ils faisaient leur jogging habituel, complètement désarmés.
A l’heure actuelle, environ 3.600 soldats français sont toujours en mission en Afghanistan. Leur retrait définitif est prévu en 2014, parallèlement avec les troupes américaines. D’ici là, ils continuent d’encadrer les militaires afghans afin qu’ils puissent eux-mêmes assurer la sécurité de leur pays.
Dans cette perspective, Nicolas Sarkozy recevra à l’Elysée son homologue afghan Hamid Karzaï ce vendredi.