Après 21 jours d’intenses négociations, le Parlement européen et les Etats membres ne sont pas parvenus à un accord pour boucler le budget 2011 de l’Union Européenne.
Les discussions ont buté sur une demande des parlementaires qui réclamaient des garanties pour être mieux associés aux discussions sur l’avenir du budget européen surtout au niveau des ressources propres. En d’autres termes, le Parlement exige d’avoir un droit de regard décisif pour les ressources comme pour les dépenses. En effet, si les eurodéputés ont vu leurs pouvoirs budgétaires renforcés par le traité de Lisbonne, les mettant sur le même pied d’égalité avec les 27 sur les dépenses de l’UE, ils gardent un rôle consultatif en ce qui concerne les ressources.
"Je regrette qu’un petit nombre d’Etats membres aient fermé la porte à un accord sur le budget 2011" a indiqué le président du Parlement européen, Jerzy Buzek. Emmené par la Grande-Bretagne, un groupe de pays en plein programme d’austérité a rejeté catégoriquement la demande.
Les négociations ont déjà été bien âpres sur les chiffres du budget, un bon nombre de pays ayant adopté des mesures de rigueur au niveau national. Le Parlement qui avait réclamé une hausse de 6.2% des dépenses par rapport aux 123 milliards de 2011, avait accepté le plafond de +2.91% imposé par une dizaine d’Etats, toujours emmenés par la Grande-Bretagne.
Ainsi, l’Union fait face au premier revers du genre depuis 1988. Les fonds européens seront ainsi gelés mois par mois à titre provisoire à leur niveau de 2010 à compter de janvier 2011 jusqu’à l’adoption d’un nouveau budget.