Zoom sur le cinéaste tunisien à qui l’on doit le film « Vénus noire », actuellement dans les salles de cinéma de La Réunion.
Abdellatif Kechiche est né le 7 décembre 1960 à Tunis. Il débarque à Nice vers la fin des années 60 et ses parents l’inscrivent dans des cours d’art dramatique au Conservatoire d’Antibes. Le jeune homme se passionne pour le théâtre et s’illustre dans plusieurs pièces en tant que comédien. Dans les années 80, Kechiche devient metteur en scène, notamment pour les pièces « L’Architecte » et « L’empereur d’Assyrie d’Arrabal ». Par la suite, le milieu du cinéma commence à s’intéresser à lui. Abdellatif fait ses premiers pas sur grand écran en 1984 dans « Thé à la menthe » d’Abdelkrim Bahloul. Il enchaîne avec « Les Innocents » (1987) d’André Téchiné, et « Bezness » (1992) de Nouri Bouzid dans lequel son interprétation lui vaut le Prix d’interprétation à Namur en 1992.
Abdellatif Kechiche décide ensuite de travailler derrière la caméra. Il écrit plusieurs scénarios, dont « La Faute à Voltaire » (2000) qui décroche le Lion d’Or de la meilleure Première œuvre au Festival de Venise. Trois ans plus tard, Kechiche réalise avec un budget minimaliste le film « L’Esquive » qui suit le quotidien d’adolescents de banlieue parisienne répétant une pièce de Marivaux pour leur lycée.
Une fois encore, Kechiche a conquis la critique et le public. Le film décroche quatre trophées lors des Césars de 2003, et pas des moindres puisqu’il s’agit du César du meilleur film, du César du meilleur réalisateur, du César du meilleur scénario original ou adaptation et du César du meilleur espoir féminin pour Sara Forestier.
Il tourne ensuite le drame « La Graine et le mulet » qui raconte l’histoire d’un vieil immigré algérien voulant ouvrir son propre restaurant à Sète. Une fois de plus, c’est la consécration pour Kechiche. Son film décroche le Prix spécial du jury et le prix de la révélation pour la comédienne Hafsia Herzi lors de la Mostra de Venise. Idem pour la cérémonie des césars où « La Graine et le mulet » rafle les césars du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur scénario original et du meilleur espoir féminin pour Hafsia Herzi.
Cette année, il revient avec
« Vénus noire », une histoire vraie qui suit l’épopée tragique de Saartjie Baartman, femme noire exhibée comme une bête de foire au 19
ème siècle à Paris.