Suite à l’appel lancé par l’Association de la Fondation Etudiante pour la ville, vingt personnalités parmi lesquelles l’écrivain Daniel Pennac, le pédopsychiatre Marcel Ruffo ou encore le patron de Sciences Pô Richard Descoings ont uni leurs voix pour dénoncer un système de notation obsolète qui ne ferait que perturber davantage les élèves et empêcherait leur épanouissement dans la sphère scolaire et sociale. A la Réunion, un établissement dionysien a mis en application la suppression des notes et le résultat semble être à la hauteur des espérances.
Ecole Iris Hoarau à Saint-Denis : alors que des intellectuels, personnalités du monde enseignant et grands psychiatres condamnent à l’unisson le système d’évaluation en France et son application dans les écoles primaires, cet établissement du Chef-Lieu a depuis bien longtemps cessé de distribuer des notes à ces jeunes élèves.
Pour Emilie Reure, Directrice de l’école privée laïque et associative, le système qui sert depuis des années à mettre en lumière les points forts et les lacunes des élèves a montré ses limites. Directrice de l’école Iris Hoarau mais aussi enseignante, Emilie Reure considère en outre que le dispositif mis en place actuellement dans bon nombre d’établissements est mauvais pour les élèves. Faisant référence à sa propre expérience en tant qu’institutrice, elle ajoute que "les petits préfèrent les appréciations" qui leur permettent davantage de comprendre leur erreurs.
Dans cette école de Saint-Denis, 182 élèves sont scolarisés. Les classes vont du niveau maternelle à celui de CM2. Cela fait cinq ans que les équipes pédagogiques ne procèdent plus à des évaluations chiffrées. Si la démarche est bien accueillie et semble porter ses fruits, les enseignants se donnent trois ans pour harmoniser leurs appréciations et donner de plus amples repères aux jeunes, toujours soucieux de connaître leur niveau en tant qu’élèves.
Le débat qui anime les personnels enseignants à la Réunion suit la signature d’une pétition dans l’hexagone. Daniel Pennac, connu pour ses livres de jeunesse fait partie des vingt personnalités à avoir réclamé il y a quelques jours la fin des notations au primaire. En parallèle, une pétition lancée par la Fondation étudiante pour la ville a recueilli plusieurs signatures d’éminences grises françaises.
Les critiques les plus virulentes émises par les détracteurs de la notation concernent "l’obsession du classement, la culture de la note ainsi qu’un " système élitiste qui n’est plus en phase avec la société d’aujourd’hui". La mise en compétition des enfants est elle aussi montrée du doigt.
En Finlande l’évaluation des élèves se fait pour la première fois à l’âge de neuf ans. Classé parmi les premiers dans les classements internationaux en matière d’éducation, le pays nordique pourrait influer le fonctionnement des écoles françaises où l’échec scolaire atteint des records du fait de l’isolement et de la marginalisation de certains jeunes.