La fête a été à la hauteur de l’attente dimanche à Marseille où 60.000 personnes se sont rassemblées pour acclamer l’OM champion de France dans une ambiance bon enfant, ternie en toute fin par des affrontements entre jeunes supporteurs et forces de l’ordre.
MARSEILLE (AFP) - La fête a été à la hauteur de l’attente dimanche à Marseille où 60.000 personnes se sont rassemblées pour acclamer l’OM champion de France dans une ambiance bon enfant, ternie en toute fin par des affrontements entre jeunes supporteurs et forces de l’ordre.
Dès la mi-journée, les supporteurs, portant maillots du club, tee-shirts et écharpes frappées d’un fier "OM champion de France 2010" ont commencé à affluer sur le Vieux-Port baigné de soleil mais balayé par un fort mistral.
Les terrasses sont pleines et les fans se régalent en regardant sur les écrans géants les buts marqués par les Olympiens au cours de la saison.
"Je suis là pour voir les joueurs, les remercier. Je suis de la région parisienne, j’ai fait 800 km, cela fait plus de vingt ans que je supporte l’OM", dit Mathieu, 32 ans, tandis que Damien, 26 ans, de Fréjus, se réjouit : "Tout un peuple attendait ça, près de 20 ans après, c’est un accomplissement".
13h30 : "Aux armes... Nous sommes les Marseillais... et nous avons gagné", le chant fétiche du Vélodrome démarre plus d’une heure avant le début de la parade.
La foule est désormais compacte, notamment aux abords de l’Hôtel de Ville où les trophées (Coupe de la Ligue et trophée de champion de France) doivent être présentés. Quelques personnes se trouvent mal (23 personnes seront finalement hospitalisées en raison de malaise ou de coup de chaleur, selon les marins-pompiers).
Des drapeaux ciel et blanc, français, algérien, tunisien, normand, catalan, berbère, etc. volent par-dessus les têtes.
Mouvements de foule, fumigènes, danses endiablées : l’ambiance est à son comble quand les deux bus à impériale des joueurs tout sourire, arrivent, précédés des représentants des groupes de supporteurs.
"C’est énorme, c’est le plus beau jour de ma vie", lance un supporteur, la voix cassée d’avoir déjà trop crié.
Les chants redoublent d’intensité quand apparaissent les trophées. Une banderole "Merci Didier" à côté d’un drapeau basque (la région d’origine du coach marseillais) salue le travail de Deschamps.
Le "We are the champions" de Queen est repris à tue-tête par les fans, les bras levés. Le speaker du Vélodrome arrive le premier sur le balcon et déclare aux supporteurs : "On va envoyer notre plus beau +Aux armes...+ pour Robert (Louis-Dreyfus, ancien actionnaire du club décédé en juillet 2009, ndlr), c’est pour vous, Monsieur" et la foule chante à tue-tête.
Valbuena se charge ensuite de mettre l’ambiance : il fait acclamer les noms de ses partenaires. "C’était une grande saison, merci à vous", lance celui qu’Eric Gerets avait surnommé "Le Petit".
Pendant près d’une heure, les Marseillais chantent avec leur équipe, sous le regard de Margarita, la veuve de RLD, et du maire Jean-Claude Gaudin (UMP). "On ne peut qu’être fier d’être Marseillais", affirme celui-ci à la presse.
"C’est un moment d’unité, de fraternité et de générosité dans cette ville", se réjouit-il.
16h30 : la fête était jusque-là réussie mais au moment où les joueurs redescendent dans la rue, une forte odeur de gaz lacrymogène oblige certains à courir pour se mettre à l’abri.
Des affrontements démarrent : sur le quai du port puis en bas de la Canebière, forces de l’ordre et adolescents s’opposent, les premières répondant par des tirs de gaz aux jets de projectiles des seconds.
Par petits groupes, des jeunes mettent le feu à des poubelles, s’attaquent à des boutiques et vont défier la police jusqu’à ce que le Vieux-Port soit rendu à la circulation, peu après 18H00.