"Je n’ai pas recelé Yvan Colonna", "tout ça, c’est du vent", a affirmé vendredi Marc Simeoni, fils du leader nationaliste Edmond Simeoni, tout en peinant à expliquer la présence des empreintes du fugitif sur une boîte de pansements découverte dans son appartement.
PARIS (AFP) - "Je n’ai pas recelé Yvan Colonna", "tout ça, c’est du vent", a affirmé vendredi Marc Simeoni, fils du leader nationaliste Edmond Simeoni, tout en peinant à expliquer la présence des empreintes du fugitif sur une boîte de pansements découverte dans son appartement.
"Je ne suis en aucun cas partie prenante d’une association de malfaiteurs. Je n’ai pas recelé Yvan Colonna. Je vais vous expliquer que tout ça, c’est du vent", a déclaré le consultant en management, au troisième jour du procès des soutiens à la cavale de l’assassin présumé du préfet Erignac.
Arrêté le 4 juillet 2003 aux abords d’une bergerie corse, après quatre ans de cavale, Yvan Colonna a depuis été condamné à la perpétuité. Il s’est pourvu en cassation.
Depuis son interpellation à Bastia le 25 août 2003, Marc Simeoni n’a cessé d’affirmer qu’il n’avait rien à voir avec les faits qui lui étaient reprochés. Très vite, il a choisi de ne plus répondre aux enquêteurs, préférant leur opposer son mutisme.
Face à leur "agressivité" et aux "menaces" proférées selon lui envers ses proches, il a choisi de se taire, a expliqué vendredi le fils cadet d’Edmond Simeoni. "Je me suis dit : +je vais prendre mon mal en patience et rester au bloc D de la Santé+".
L’accusation reproche à ce chargé de cours à l’Université de Corte d’avoir à plusieurs reprises hébergé Yvan Colonna, en 2002 et 2003, dans son appartement bastiais et de lui avoir prêté son matériel informatique, voire sa carte bancaire, pour commander une trentaine d’ouvrages, une montre ou encore un appareil de musculation.
Poursuivi pour recel de malfaiteur et association de malfaiteurs à visée terroriste, il encourt jusqu’à dix ans de prison.
Les enquêteurs ont notamment découvert chez lui l’empreinte du pouce gauche de Colonna sur une boîte de pansements. "Je ne comprends pas", s’est maladroitement défendu le prévenu, suggérant que cet objet avait pu être "apporté par n’importe lequel de (s)es visiteurs".
Quant aux commandes, "je ne conteste pas qu’(elles) aient pu avoir été passées avec mon log-in", a admis le consultant, mais si certains de ces objets se sont ensuite retrouvés entre les mains d’Yvan Colonna, ce n’est "pas par mon intermédiaire et pas à ma connaissance".
"Honnêtement, je ne me l’explique pas", a-t-il assuré avant de s’embarquer dans des explications alambiquées.
Ces commandes, a-t-il dit, "une partie, je les ai passées pour moi, une partie pour mon père, une partie pour des amis et certaines ont même été passées par des gens qui passaient chez moi. A l’évidence, ces gens m’ont mis dans le pétrin !".
Interrogé sur l’identité de ces mystérieux clients, le prévenu reste taisant, refusant de "les mettre dans les difficultés qu’(il a) connues". Et si "je leur ai parfois transmis" des objets, "parfois avancé de l’argent et parfois offert", "c’était pour leur rendre service" et parce que "je suis quelqu’un de plutôt généreux".
Mais progressivement, sa déposition évolue et "les" personnes deviennent "une" personne". "Je ne souhaite pas révéler son nom", car "je ne veux pas de mal à cette personne, même si elle m’a mise dans le pétrin". D’ailleurs, "je ne l’ai pas revue depuis lors".
La présidente se retourne alors vers Yvan Colonna et lui demande si la personne qu’évoque Marc Simeoni est la même que celle dont il assure qu’elle lui a passées ses commandes sur internet.
La réponse, rigolarde, du berger ne tarde pas à émaner du fond du box : "Marc ne veut pas dire le nom. Alors, je lui dis à l’oreille et si c’est le même, on vous le dit...".