Véronique Courjault, reconnue coupable le 18 juin 2009 par la cour d’assises d’Indre-et-Loire d’un triple infanticide, est sortie de prison vendredi, la justice ayant accepté sa demande de remise en liberté, a déclaré à l’AFP son avocate, Me Hélène Delhommais.
TOURS (AFP) - Véronique Courjault, condamnée pour triple infanticide en juin 2009 à huit ans de prison par la cour d’assises d’Indre-et-Loire, a retrouvé sa famille après avoir obtenu une mesure de mise en liberté conditionnelle, a-t-on appris lundi auprès de son avocate.
Aujourd’hui âgée de 42 ans et mère de deux garçons de 13 et 15 ans, la jeune femme qui était détenue à la maison d’arrêt d’Orléans, a effectué, avec la détention préventive, près de la moitié de sa peine.
Depuis son incarcération en octobre 2006, elle a bénéficié du soutien sans faille de son époux et de sa famille tout au long de l’affaire dite "des bébés congelés".
"Ses enfants et son mari venaient la voir régulièrement" en prison, où elle était considérée comme "une prisonnière modèle", a expliqué à l’AFP son avocate, Me Hélène Delhommais.
Après plusieurs demandes de mise en liberté, le juge a finalement donné son feu avec l’aval du corps médical qui la considère capable d’affronter le retour chez elle, dans la région de Tours, a précidé Me Dehommmais.
"C’est un soulagement (...) On va enfin pouvoir commencer à repartir et l’avenir est devant nous", a commenté lundi soir son époux, Jean-Louis Coujault, au micro de RTL.
Alors que le journaliste lui demandait comment il envisageait sa nouvelle vie, cet homme de 43 ans a répondu : "sereinement et étape par étape. On souhaiterait vivre sereinement. Donc, c’est important de réunir des conditions de calme".
En liberté conditionnelle depuis vendredi, Mme Courjault "a interdiction de communiquer avec la presse", "respectera ses obligations" et "souhaite vivre au calme", selon son avocate.
"Si sa vie privée était violée, elle attaquerait en justice", a insisté celle qui, dès l’énoncé du verdict, avait prédit que sa cliente pourrait être libérée rapidement.
Lors de son procès, cette petite femme brune qui symbolisait le mystère du déni de grossesse, n’avait cessé d’échanger des regards de complicité avec son mari assis juste en face d’elle sur le banc des parties civiles.
"Je soutiens plus que jamais la femme que j’aime, la mère de mes enfants", avait-il dit alors.
Au fil des audiences, elle avait expliqué avoir "eu conscience d’être enceinte. Cette conscience, je l’ai perdue à un moment. Pour moi, je n’attendais pas de bébé". Elle avait aussi reconnu plusieurs fois que les faits étaient "monstrueux et inexplicables".
Après un long déni, elle avait reconnu trois infanticides : le premier sur un nouveau-né mis au monde clandestinement au cours de l’été 1999 en Charente-Maritime, les deux autres sur deux bébés nés en septembre 2002 et décembre 2003 à Séoul où son mari, ingénieur, travaillait pour une société américaine.
L’affaire des "bébés congelés" avait tout de suite pris un caractère international du fait que le couple vivait alors en Corée du Sud. Tout avait commencé avec la découverte, le 23 juillet 2006, par Jean-Louis Courjault de deux bébés dans le congélateur de leur maison à Séoul.
Le couple avait d’abord nié "être les parents", mais avait ensuite été confondu ensuite par les tests ADN. Le mari avait finalement été mis hors de cause après avoir été dans un premier temps mis en examen pour "complicité d’assassinats" bien que sa femme ait toujours dit qu’il "n’était pas au courant"