Derrière le terme de "crise financière", se cachent plusieurs types de crise spécifiques. L’analyse de Philippe Narrassiguin, Maître de conférences au département d’Economie de l’Université de La Réunion.
Le terme de "crise financière" regroupe sous un même terme trois types de crises :
1/ Des crises spécifiques sur le marché des titres (marché financier), comme la dernière crise des valeurs "internet". Dans ce cas, les agents vendent leur tites en monnaie (conversion "cash") et les banques de second rang se trouvent alors en manque de liquidité. Dans ce type de crise, le Fed a dû prêter aux banques commerciales plus de 1000 milliards de dollars pour endiguer cette crise.
2/ Des crises spécifiques sur le marché des changes, où les agents économiques nationaux ou étrangers convertissent leurs dépôts ou leurs titres en devises étrangères. La "fuite" des capitaux, accèlère la dépréciation de la monnaie nationale, ce qui des effets aussi bien micro que macro, comme le paiement de la dette étrangère libellée en devises.
3/ Des crises bancaires, comme la crise actuelle, qui jusqu’à présent ont pu être gérées sur un plan national : crises des caisses d’épargne américaines dans les années 1980, crise bancaire au Japon dans les années 1990.
La crise actuelle part du marché du crédit (crises bancaire), mais affecte l’ensemble des pays, à cause notamment de la transformations des crédits immobiliers en titres (titrisation). La deuxième raison, est que les banques commerciales ont créé des filiales pour faire comme les traders, alors que ces filiales échappaient en grande partie à la réglementation bancaire sur le risque. Un exemple : 300 traders de la BFI (filiale de la Société Générale) faisaient 40% des profits d’un groupe qui compte plus de 100 000 salariés. Les risques pris par l’ensemble des banques sur le marché des produits dérivés a été considérables. Ce qui a accéléré la crise. La crise actuelle a par ailleurs des répercussions sur le marché des titres, alors que jusqu’à présent, les crises restaient cloisonnées aux trois marchés de capitaux que j’ai cités.