Les océans du monde entier présentent tous les signes relevés lors des précédentes phases d’extinction massives connues par la terre. C’est le constat inquiétant dressé par un panel d’experts dans un rapport rendu public. L’environnement marin subit notamment les assauts dévastateurs de la surpêche et du réchauffement climatique.
« Les résultats sont choquants », a asséné Alex Rogers, le directeur scientifique du Programme international sur l’Etat des Océans. Les conclusions des synthèses des travaux réalisés par 27 experts sur l’état des océans sont effectivement alarmantes. Rappelant que l’océan est « l’écosystème qui maintient notre monde dans des conditions vivables », les experts pointent plusieurs facteurs combinés qui risquent fortement de « faire entrer les océans dans une phase d’extinction des espèces marines ». Plus grave encore, selon le panel, la dégénérescence des Océans pourrait intervenir de façon « bien plus rapide que ce qui avait été prévu ».
Parmi les indicateurs dans le rouge, le réchauffement des océans et leur acidification entraînant un phénomène d’hypoxie, c’est-à-dire la faiblesse des niveaux d’oxygène. Autre symptôme inquiétant : le niveau de carbone présent dans les océans est déjà bien plus élevé qu’à la dernière extinction de masse des espèces marines survenue il y a 55 millions d’années, causant la disparition de près de la moitié de certains groupes d’animaux marins.
La surpêche et l’écoulement de nutriment agricoles dans les océans sont également très néfastes pour la pérennité de certaines espèces. Selon les recherches des scientifiques, certains polluants contenus dans des détergents sont retrouvés jusque dans les mers polaires et sont ingérés par des poissons. La mise en commun de leurs travaux a mis en lumière les dégâts causés par l’homme sur l’équilibre fragile des océans. « En considérant l’effet cumulatif de ce que l’humanité fait subir aux océans, nous nous sommes aperçus que les conséquences sont bien plus graves que ce dont chacun de nous s’était rendu compte de son côté », ont indiqué les scientifiques.
Source : Sud-Ouest