Avec une surface de 35km2, la réserve naturelle de la Réunion constitue l’un des plus beaux joyaux de l’île intense. Ces richesses sont cependant fragiles et l’action des braconniers notamment menace chaque jour un peu plus la survie de nombreuses espèces végétales et animales. Mobilisés au quotidien pour veiller sur le lagon, les éco-gardes poursuive leur travail de sensibilisation et de répression.
Malgré les multiples campagnes de communication et le travail d’information fourni par les éco-gardes sur les plages, une partie de la population demeure insensible au message de protection de l’environnement local. Pour Joël Le Guen, les habitants méconnaissent encore trop leur île. Le consultant pour le comité de pêche de la Réunion pointe également un autre problème : celui du balisage de la réserve maritime (cf. Un braconnier surpris en train de chasser dans le lagon)
Mises en place par les services de la DDE, les balises positionnées en 2008 pour délimiter la zone protégée se sont en effet déplacées avec le courant. Autre problème, bien plus conséquent : le braconnage. La pêche illégale constitue encore et toujours la principale menace pour l’éco-système marin. Les pêcheurs au gros s’inquiètent eux aussi de ces pratiques marron. Et pour cause, la réserve, lieu de reproduction, constitue la "nurserie" du lagon et alimente les lieux de pêche autorisés. En s’attaquant aux populations de la réserve naturelle, les braconniers épuisent les ressources des pêcheurs au gros et affectent l’activité professionnelle. Yannick Clain est le responsable des éco-gardes. Selon lui, les braconniers "jouent", le non-respect de la loi représente "un défi" pour ces pêcheurs qui se plaisent à jouer à cache-cache avec les éco-gardes.
Une attitude jugée déplorable et nuisible par les défenseurs de la nature, d’autant plus que dans 80% de la réserve naturelle marine, la pêche est certes contrôlée mais autorisée à tous. Pour cela, il suffit de se renseigner auprès du Conseil Régional des pêches maritimes. Les protecteurs du lagon souhaitent convaincre la population que la pêche et le respect de la nature peuvent se conjuguer.
Aux irréductibles qui continueront de se livrer au braconnage, les éco-gardes qui travaillent en collaboration avec les forces de police et de gendarmerie, rappellent que les contrevenants s’exposent à une amende de 15 000 euros. Cette somme peut atteindre les 22 500 euros, selon les cas.