Ce deuxième volet de la semaine de l’immobilier aborde le thème du mal logement. Selon les estimations, environ 16 000 logements sont aujourd’hui insalubres à la Réunion. Le constat n’est donc pas glorieux malgré les efforts de l’Etat et des collectivités pour améliorer les conditions de vie des Réunionnais.
Depuis dix ans, Anis et ses trois fils vivent dans un appartement à Saint-Denis. Chaque jour, ils doivent composer avec d’importantes nuisances sonores. Et depuis plusieurs mois, avec trois fenêtres en moins dans le logement, la situation est devenue invivable.
Si la porte-fenêtre a cédé en raison des mauvaises conditions météorologiques, celle de la cuisine n’a pas résisté à l’usure du temps. Dans les deux cas, la responsabilité d’Ania n’est pas engagée. La mère de famille a bien contracté une assurance mais son bailleur social refuse de prendre en charge les réparations.
Jean-Michel Saingainy est le président de la confédération régionale du logement. La situation d’Ania et des milliers d’autres familles réunionnaises vivant dans des conditions insalubres l’inquiète. Le mal logement touche des milliers de foyers sur l’île. Surpopulation, mauvaise isolation, non respect des normes de construction sont autant de facteurs qui illustrent ce mal de société.
A quelques kilomètres de là, Thérèse doit lutter au quotidien contre les cafards et autres blattes. Cette colocation d’un mauvais genre dure depuis vingt ans, faute de traitement entrepris par le bailleur.
Le stade ultime du mal logement reste l’insalubrité, un véritable problème de santé publique à notre époque. Selon Jean-Claude Denis, ingénieur sanitaire à l’Agence Régionale de Santé (ARS-OI), il y a une crise du logement et certains propriétaires peu scrupuleux peuvent profiter de cette situation pour faire du profit.
Chaque année sur le département, une cinquantaine de logements sont déclarés insalubres. Ce chiffre est une estimation à minima puisqu’il ne comprend pas les familles qui n’osent ou n’oseront jamais faire valoir leurs droits.