Il y a vingt ans, l’ablation des amygdales était fréquemment pratiquée. Aujourd’hui, cette opération est plus rare mais reste indiquée dans certains cas précis.
Les amygdales sont de petits organes situés au fond de la gorge, à la base de la langue et des deux côtés du voile du palais (vers le haut de la gorge). Ces organes servent à nous défendre contre les infections : quand un microbe entre dans l’organisme, ce sont elles qui produisent les anticorps. C’est pour cela que les amygdales grossissent quand les enfants sont malades, même si elles ne sont pas directement affectées.
En règle générale, la prochaine fois que le microbe se présente à l’entrée, les amygdales sont capables de le repousser sans qu’il ne cause d’infection. Plus simplement, l’identité du microbe est enregistrée dans la mémoire du système immunitaire qui saura le reconnaître et réagir efficacement lors d’une exposition future en produisant des anticorps pour le détruire. Les amygdales sont donc un élément important de la défense immunitaire dans la sphère oto-rhino-laryngologique (nez-gorge-oreilles).
Cependant, il arrive que ces barrières naturelles deviennent une réserve de germes et qu’elles fassent office de foyer infectieux. Douleur, fond de gorge rouge ou blanc, fièvre et réactions ganglionnaires : à partir de cinq angines par an chez les enfants, ou de trois par an depuis trois ans, l’ablation des amygdales doit être envisagée. Peu importe que les angines soient d’origine virale ou bactérienne, ce qui est à prendre en compte, c’est la répétition. La plupart des interventions se font vers 3 à 4 ans.
L’intervention est également préconisée si les amygdales sont gonflées en permanence (du fait d’une réaction immunitaire exagérée) au point de se rejoindre et de gêner la respiration et la déglutition. L’opération s’impose également quand les ronflements et les sueurs nocturnes sont accompagnés de pauses respiratoires (apnées) ou que les difficultés à s’alimenter retentissent sur la croissance de l’enfant.
L’ablation des amygdales est connue pour occasionner des douleurs très fortes et empêcher une alimentation normale pendant de nombreux jours après le retour de l’hôpital. Pendant au moins une semaine, la nourriture chaude et les aliments durs sont déconseillés parce que la gorge reste fragile. Glaces, soupes et purées sont les seules solutions.
Une surveillance est nécessaire le temps que la gorge se remette complètement. Il arrive en effet que lorsque la croûte formée après l’opération tombe (cela arrive en général 15 jours après la chirurgie), une hémorragie potentiellement dangereuse commence. Il est donc important de contacter un médecin en cas de douleurs ou de saignements à la gorge durant cette période.
Certes, les amygdales sont utiles, mais elles ne sont pas indispensables pour notre système immunitaire. La zone ORL a bien d’autres moyens de se défendre : ganglions, végétations et autres. Il ne faut donc pas craindre des infections à répétition pour les enfants à qui les amygdales ont été retirées. Au contraire, beaucoup ne se plaignent plus de douleurs à la gorge.
Dans tous les cas, il faut bien peser le pour et le contre avec un médecin compétent avant de prendre la décision de faire l’opération.