Arrivé dans la salle de conférence de presse du siège de la Fédération française de football à 11 h 03, le nouveau patron des Bleus, vêtu d’une chemisette bleue et d’un polo jaune noué autour des épaules, a paru visiblement mal à aise en voyant l’affluence médiatique pour son premier grand oral devant les journalistes. Laurent Blanc a d’abord tenu a affirmé sa fierté d’être à la tête de l’Equipe de France. "Je suis très fier d’être sélectionneur de l’équipe de France. Pour moi, c’est le top. Ça a toujours été un fil conducteur dans ma carrière et ça continue en tant qu’entraîneur. Pour moi, l’Equipe de France est à part et elle est au-dessus de tout." Toutefois, cette nouvelle situation dans laquelle il avoue avoir beaucoup d’ambition, ne semble pas l’impressionner pour autant : "ce n’est pas parce que je deviens sélectionneur de l’équipe de France que je vais changer ma philosophie de jeu." Laurent Blanc entend réintroduire la rigueur, la discipline et le plaisir qui seront les maitre-mots pour les Bleus sous son commandement.
En ce qui concerne l’avenir de certains joueurs présents en Afrique du Sud dans l’équipe de France, l’ancien coach de Bordeaux entend retenir les meilleurs joueurs à leur meilleur poste. Il évoque aussi le cas des jeunes joueurs sur lesquels il compte bâtir quelque chose. "Je vais essayer de trouver un noyau dans l’équipe. Mais après ce qui s’est passé, le noyau n’est qu’un pépin. Les meilleurs joueurs français, on les connait. Je pense qu’il y a des choses à faire avec des jeunes joueurs. J’espère que l’Equipe de France sera un critère de choix pour les jeunes joueurs, j’en vois trop faire des choix de carrière, ou de portefeuille, et qui se perdent dans la nature. C’est dommageable pour eux et pour l’Equipe de France. J’espère que pour l’environnement des jeunes joueurs, agents et médias, le critère de l’Equipe de France entrera en considération."
Laurent Blanc a toutefois indiqué qu’il ne communiquera sa première sélection que le 11 août. "Ma réflexion première va pour constituer le plus rapidement possible mes staffs technique et médical." Ainsi, le "Président" n’a pas encore communiqué comme prévu la composition de son staff mais il a d’ores et déjà annoncé qu’il sera entouré de Jean-Louis Gasset, son assistant aux Girondins de Bordeaux, où il a conquis le titre de champion de France en 2009, qu’il conservera du staff des Bleus Alain Boghossian et que Marino Faccioli quitte l’Olympique Lyonnais pour devenir directeur administratif de l’équipe de France. Il a aussi fait appel à "deux hommes d’expérience qui vont occuper un secteur stratégique en ces périodes de turbulence" : Henri Emile et Philippe Tournon, déjà coordinateur sportif et chef de presse en 1998.
Interrogé sur l’attitude des Bleus à Knysna, Laurent Blanc a répondu qu’il était comme tous les Français : "ce qui m’a le plus choqué, ce qui m’a le plus déçu, c’est le comportement du groupe, et je dis bien du groupe, lors de l’entraînement qui était, qui plus est, ouvert aux médias à 48 heures du troisième match contre l’Afrique du Sud. Je pense que les responsables sont nombreux. La décision qui a été prise a été mal réfléchie. On a fait ça au seul entraînement qui était ouvert aux médias... On n’a pas pris conscience qu’on pouvait porter atteinte à l’Equipe de France. Forcément, les joueurs ont leur part de responsabilité. Mais je ne suis pas le Père Fouettard de l’équipe de France. Ce n’est pas à moi de prononcer des sanctions. Pour avoir les meilleurs résultats, je dois avoir la meilleure équipe."
Laurent Blanc aura pour mission de qualifier les Bleus pour l’Euro 2012 en Pologne et en Ukraine. Sa première rencontre sera le match amical en Norvège en août avant d’affronter la Biélorussie en septembre à Paris, un match comptant justement pour les qualifications à l’Euro 2012.