Comme un symbole, l’un des coureurs les plus écolos du peloton, le Suisse Johan Tschopp, a remporté la grande étape de montagne du Giro samedi au Passo Tonale, où l’Italien Ivan Basso s’est assuré une probable victoire à la veille de l’arrivée.
PASSO TONALE (AFP) - Comme un symbole, l’un des coureurs les plus écolos du peloton, le Suisse Johan Tschopp, a remporté la grande étape de montagne du Giro samedi au Passo Tonale, où l’Italien Ivan Basso s’est assuré une probable victoire à la veille de l’arrivée.
Tschopp, un bon grimpeur qui n’avait jamais pu concrétiser jusqu’à présent au plus haut niveau, a mené à son terme une longue échappée, pour préserver 16 secondes d’avance sur le champion du monde, l’Australien Cadel Evans, et 25 secondes sur Basso, désormais nanti d’un avantage de 1 min 15 sec sur son suivant au classement, l’Espagnol David Arroyo.
Fervent adepte d’un cyclisme à l’eau claire, Tschopp, qui se soigne à l’homéopathie et aux produits naturels, a doublé son succès d’un prix honorifique, la "Cima Coppi", le point le plus haut de la course. C’est lui qui a franchi en tête le Gavia, le "toit" de cette édition à l’altitude de 2618 mètres.
Entre les murs de neige cernant la route ouverte jadis pour des raisons d’intérêt militaire dans cette région du nord de l’Italie, le Valaisan a sprinté pour priver le vétéran italien Gilberto Simoni (38 ans) de l’adieu dont le double vainqueur de l’épreuve rêvait.
"C’est la course, on ne m’a jamais fait de cadeau", a expliqué Tschopp, qui a ensuite distancé son compagnon dans la descente vertigineuse et sinueuse, sur une chaussée noire et glissante : "J’ai commencé tout jeune avec le cyclo-cross, j’ai beaucoup travaillé la technique. C’est ce qui m’a permis de gagner, en descente."
Le Suisse de l’équipe Bbox a abordé les 10 derniers kilomètres remontant vers le Passo Tonale avec plus d’une minute sur un trio intercalé (Vinokourov, Righi, Karpets) et plus de deux minutes d’avance sur le groupe de Basso et de ses adversaires directs.
Protégé par ses équipiers, Basso n’avait pas été attaqué par Arroyo dans la descente. L’Italien avait surtout eu à contrôler l’échappée d’une vingtaine de coureurs lancée dès la première heure, avec l’Espagnol Carlos Sastre puis le Kazakh Alexandre Vinokourov. Sans que l’écart dépasse les deux minutes.
Dans les derniers kilomètres, le porteur du maillot rose a au contraire grignoté une poignée de secondes sur Arroyo. En répondant à une réaction d’orgueil d’Evans, parti à l’attaque dans les 4 derniers kilomètres, et surtout à une tentative de l’Italien Michele Scarponi, désireux de chiper la troisième place à Vincenzo Nibali, le lieutenant de Basso.
Basso, qui a privé Scarponi de la bonification allouée au troisième de l’étape, a du coup augmenté son avance sur Arroyo avant le contre-la-montre final de 15 kilomètres à Vérone, pour l’essentiel sur le circuit emprunté (en sens inverse) à l’occasion des Championnats du monde 1999 et 2004.
"Prendre un peu plus de temps, c’est toujours bon", a commenté sereinement le Varésan, en position de force pour enlever son deuxième Giro après une parenthèse de quatre ans (dont deux de suspension pour dopage).