La goélette océanographique Tara, qui a déjà parcouru quelque 50.000 km depuis son départ de Lorient le 5 septembre 2009, fait en mai et juin le tour de France de l’Océan Indien entre l’île de la Réunion, Mayotte et les îles Eparses autour de Madagascar.
PARIS (AFP) - La goélette océanographique Tara, qui a déjà parcouru quelque 50.000 km depuis son départ de Lorient le 5 septembre 2009, fait en mai et juin le tour de France de l’Océan Indien entre l’île de la Réunion, Mayotte et les îles Eparses autour de Madagascar.
Ce voyage scientifique de 150.000 km conduira Tara à arpenter, jusqu’en 2012, toutes les mers et océans pour mener une étude approfondie et inédite -de par sa globalité et continuité- sur l’impact du réchauffement climatique sur les micro-organismes marins à l’origine de la vie, ainsi que sur les coraux.
Après la Méditerranée, la mer Rouge, le golfe d’Aden et ses dangereux pirates, Tara a fait escale successivement à Abou Dhabi, Oman puis mis le cap vers le sous-continent Indien.
Les scientifiques internationaux, dont plusieurs dizaines se sont déjà succédé à bord du bateau, entendaient se livrer à d’importants prélèvements de plancton dans les eaux indiennes, nord de l’océan Indien, l’un des endroits au monde où les eaux sont les plus chaudes, les plus acides avec un fort déficit en oxygène (caractère anoxique) qui pourrait préfigurer l’évolution thermique des océans en cas de poursuite du réchauffement climatique.
Mais pour la première fois depuis le début de sa mission et son passage sans problèmes dans les eaux d’une vingtaine de pays, les chercheurs se sont vu interdire par les autorités de New-Delhi de procéder à des prélèvements dans ses eaux territoriales.
"Nous avons essuyé une fin de non recevoir, explique Romain Troublé, le directeur des opérations de la mission Tara-Océans. Notre demande d’autorisation en bonne et due forme n’a reçu aucune réponse et sans aucune explication".
La goélette s’est donc contentée de faire une brève escale à Bombay, avant de mettre le cap au sud vers les Maldives et sa capitale Malé où le travail scientifique a pu de nouveau être mis en oeuvre.
A plus de 10.000 km de Paris, Tara vogue maintenant dans les eaux françaises de l’océan Indien. Accueil chaleureux à la Réunion, mais aussi dans les anciennes colonies de Madagascar et de l’île Maurice.
Avant de rejoindre Mayotte, où elle restera la plus grande partie du mois de juin pour une étude approfondie des bans de coraux dans le plus beau lagon du monde, Tara fera le tour des îles Eparses, bouts de terres australes françaises, placées sous l’autorité de l’administrateur supérieur des TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises).
Ces cinq îles, de part et d’autre du canal du Mozambique, ont pour nom Bassas-da-India, un minuscule caillou de 1km2, Europa (30 km2), Glorieuses (7 km2), Juan de Nova (5km2) et Tromelin (1 km2), la seule "habitée" par des météorologistes qui se relaient pour la maintenance de l’importante station météo qui y est installée sur la route des cyclones.
"C’est notre tour de France de l’océan Indien", ajoute Romain Troublé.
La première année de la mission Tara-Océans prendra fin au Cap en Afrique du Sud au mois de Juillet, avant de traverser l’océan Atlantique et de passer 8 mois du nord à l’extrême sud (canaux de Patagonie) de l’Amérique Latine en 2011.