L’étalon Lamm de Fétan est un crack, sur lequel le sélectionneur national Laurent Elias doit pourtant faire une croix jusqu’à nouvel ordre, en raison d’un conflit entre ses propriétaires et la Fédération française d’équitation (FFE).
LA BAULE (AFP) - L’étalon Lamm de Fétan est un crack, sur lequel le sélectionneur national Laurent Elias doit pourtant faire une croix jusqu’à nouvel ordre, en raison d’un conflit entre ses propriétaires et la Fédération française d’équitation (FFE).
Grégory Mars, gérant du Haras des M dans l’Orne, et sa mère Danièle, présidente de l’Association des propriétaires de chevaux de selle (APCS), n’ont pas répondu au courrier de sélection de Lamm pour la Coupe des nations ce vendredi à la Baule.
Timothée Anciaume, le cavalier de Lamm, est entré dans les 30 premiers mondiaux, et le cheval peut désormais disputer le Global Champions Tour, un circuit privé sur lequel "il y a un gros bonus", explique Grégory Mars à l’AFP.
Le 8 mai à Valence (Espagne), Lamm de Fétan a ainsi remporté l’épreuve majeure de la première étape du Global Tour, dotée de 95.000 euros pour le vainqueur.
Pour Danièle Mars, cette stratégie est d’autant plus justifiée que ces dernières années, "l’écurie a beaucoup donné à l’équipe de France, au détriment de (ses) intérêts".
Bien sûr, toute sélection valorise le cheval, et les propriétaires tiennent à assurer la carrière commerciale du bai, dont la valeur est estimée à cinq millions d’euros et dont les éleveurs s’arrachent les paillettes de sperme.
Mais un monde sépare les propriétaires, projetés vers le haut niveau, et le président de la FFE, Serge Lecomte, issu de la filière poney. Leurs relations tendues ont atteint un point de blocage.
Un contrôle positif de Lamm de Fétan, à l’issue d’une petite épreuve (1,35 m) en mars 2009 a fait déborder le vase. "Le cheval toussotait et son vétérinaire lui a prescrit une nébulisation. A cause d’une petite insuffisance rénale, le produit n’a pas été entièrement évacué", rappelle Mme Mars.
La FFE a retenu la simple imprudence et n’a pas infligé de sanction. Mais l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), tout en reconnaissant l’absence de fraude avérée, a suspendu le cheval pour trois mois des épreuves nationales.
La FFE a alors décidé "par cohérence" d’étendre l’interdiction aux compétitions internationales, privant Lamm de deux épreuves qualificatives pour la finale de la Coupe du monde à Genève, à la plus grande fureur des propriétaires.
Le sélectionneur Laurent Elias ne veut pas fermer la porte, conscient de la valeur sportive du cheval. "Je souhaite recoller les morceaux. Depuis le départ, on a tout fait pour promouvoir ce couple", assure-t-il.
Fort d’une décision du Conseil d’Etat invalidant fin mars l’extension de la suspension par la FFE, Grégory Mars attend désormais des excuses. Ce qui n’est pas le genre de M. Lecomte.