Installé dans la Grande île depuis 2002, Jean-René Hoarau a été tué d’un coup porté à la tête. Des traces de sang ont été retrouvées un peu partout dans la maison. Selon les premiers éléments de l’enquête, c’est à son domicile situé à Tsinjoarivo que l’agriculteur aurait été tué.
Selon l’autopsie, la mort remonterait au mardi 13 juillet mais c’est seulement hier après midi que le corps a été retrouvé. Selon des rumeurs, le réunionnais planteur et exportateur de piment aurait été ligoté et séquestré avant d’être tué.
Dans un premier temps, la présence d’une corde sur les lieux du crime a semé le doute sur les circonstances de la mort. Quant au mobile du crime, il n’est pas encore connu. L’enquête de la gendarmerie devrait permettre d’éclaircir les circonstances de sa mort. Ce après midi, le corps de la victime a été transféré vers la capitale Antananarivo, il sera par la suite rapatrié en métropole selon les voeux de la famille de Jean-René Hoarau.
En aout 2008, le Jir avait rencontré cet amoureux de la culture malgache et lui avait demandé ce qui le poussait à persévérer dans son implantation à Madagascar : “On ne choisit pas son destin, on le subit”, répondait à l’époque Jean-René Hoarau, interviewé par Pierre Layral. “J’étais dans l’administration et en 1981 j’ai pris une disponibilité pour tenter de revenir ici une première fois. Mais c’était encore l’ancien régime de Ratsiraka et ça n’a pas marché. Je suis reparti travailler en France pendant cinq ans et après j’ai obtenu une mutation pour la Réunion où j’ai travaillé à la préfecture jusqu’en 2002”, poursuivait-il en hésitant un peu à se confier.
“Ici, c’est une affaire d’émotion, tous ceux qui ont connu Madagascar et qui reviennent ne peuvent s’empêcher de frissonner et d’avoir les larmes aux yeux. Je sais bien que je ne suis pas vraiment chez moi, mais j’ai investi tout mon patrimoine. Je me sens bien dans ma peau ici, beaucoup plus qu’à la Réunion”, avouait le Réunionnais qui est venu à Madagascar pour la première fois à l’âge d’un mois.
Le Réunionnais essayait au début de vivre de son travail avec une première expérience de culture du piment et un peu de manioc. “Je tire la langue depuis quatre ans”, avouait Jean-René Hoarau, même s’il ne semble pas vraiment se décourager. “Mon objectif, c’est de monter quelque chose ici. Travailler pour soi avec l’intention de réussir, ce n’est déjà pas si mal, surtout que le climat est bon et finalement ce n’est pas désagréable ici, non ?”.
Pour réaliser son rêve de retour à Madagascar, Jean-René Hoarau s’était improvisé agriculteur : “Il y a d’immenses possibilités ici. Il faut juste les moyens et de la volonté mais aussi accepter de se retrousser les manches et d’avoir les pieds dans la merde”, expliquait-il en reconnaissant n’être au départ “pas du tout fermier”. Avec pour seuls bagages un certificat d’études, ses économies et un container avec quelques machines agricoles venues de France, il avait décidé de tenter l’aventure.