La Commission Baleinière Internationale propose d’autoriser, pour la première fois en presque 25 ans, la chasse à la baleine dans l’Océan Antarctique.
La CBI a instauré un moratoire sur la pêche commerciale de la baleine depuis 1986 mais l’Islande et la Norvège opposent des objections juridiques à cette interdiction et le Japon continue à pratiquer la chasse commerciale à la baleine en contournant la CBI qui permet cette chasse pour raisons scientifiques.
Le Président de la Commission, dans le but d’amener la pêche à la baleine sous le contrôle de la CBI a proposé d’instituer un quota de pêche commerciale officiel pour ces pays et ce pour les prochaines dix années. "Les quotas proposés ne sont pas établis selon les méthodes scientifiques propres à la Commission mais sont le résultat de marchandages politiques qui n’ont absolument rien à voir avec les baleines", explique Wendy Elliott, Directrice du Programme Espèces du WWF International.
Une marche arrière manifeste. Autoriser la chasse commerciale au sein du Sanctuaire des Baleines de l’Océan Antarctique défie toute logique. Cette nouvelle proposition, si elle était adoptée, légitimerait la chasse commerciale à la baleine là où elles sont le plus vulnérables. L’Océan Antarctique constituant la zone principale de nourrissage de plusieurs espèces de baleines telles les baleines bleues, les baleines à bosses et les rorquals communs.
Le président de la CBI propose également des quotas de pêche commerciale pour des espèces qui figurent sur la liste des espèces en danger de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) comme le rorqual commun et le rorqual boréal . Pour l’association WWF : "cette proposition autoriserait la tuerie à des fins commerciales de 65 rorquals communs dans l’Océan Antarctique et 500 rorquals boréals dans l’Océan Pacifique Nord sur une période de dix ans. Autoriser la pêche commerciale sur ces deux espèces qui n’ont pas encore récupéré des errements de la chasse à la baleine par le passé relève tout simplement de la démence en termes de gestion."
Les aspects positifs de cette proposition concernent, quant à elles, l’augmentation d’efforts dédiés à assurer le rétablissement des populations de baleines en danger, des actions sur des menaces importantes pesant sur les baleines telles les prises accessoires et les changements climatiques ajouté à une meilleure gouvernance et un respect amélioré de la règlementation.
Les membres de la CBI décideront d’adopter ou non cette proposition lors de leur prochaine réunion annuelle à Agadir, au Maroc, des 21 aux 25 juin prochains.