Sayyed Hassan Nasrallah, le numéro un du Hezbollah, a apporté lundi 9 août des révélations sur l’attentat qui a causé la mort de Rafic Hariri, alors Premier ministre libanais, en février 2005.
Ainsi, le Hezbollah a diffusé lundi 9 août ce qu’il présente comme des images de reconnaissance israéliennes du site de l’assassinat de Rafic Hariri, prises avant l’attentat. Hassan Nasrallah a indiqué dans la foulée que son parti avait acquis les compétences techniques qui lui permettent d’intercepter les fréquences utilisées par les drones israéliens de type MK au-dessus du Liban. Ainsi, il a diffusé des images prises, selon lui, par des appareils israéliens surveillant sous différents angles le trajet effectué par Rafic Hariri. La vidéo montre les routes proches du Parlement au centre-ville de Beyrouth, de la résidence de l’ex-Premier ministre ainsi que celle longeant le front de mer, près duquel ce dernier avait été assassiné. "Quand on prend ce genre d’images, c’est généralement une introduction pour l’exécution d’une opération", estime alors Hassan Nasrallah. Par ailleurs, le "Parti de Dieu" a affirmé qu’il dispose de preuves indiquant la présence d’un libanais, collaborateur d’Israël, sur les lieux de l’assassinat, 24 h avant les faits.
Toutefois, Hassan Nasrallah a admis ne pas détenir des preuves irréfutables mais des indices sérieux sur une possible implication israélienne dans l’assassinat de Rafic Hariri. "Ce que je montre n’est pas une preuve irréfutable, mais cela ouvre la porte à une telle hypothèse. Depuis cinq ans, personne, ni le tribunal de l’ONU, ni l’enquête, ni personne au Liban, n’explore cette piste", fait remarquer le numéro un du Hezbollah qui se dit prêt à remettre ces preuves à une commission prête à explorer sérieusement la piste israélienne.
Les images de la vidéo surveillance ont été diffusées lors d’un discours du chef du Hezbollah qui s’exprimait par vidéoconférence devant des journalistes et des hommes politiques réunis dans un complexe appartenant au parti chiite dans la banlieue sud de Beyrouth. Si le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé par l’ONU en 2007, doit livrer entre septembre et décembre un acte d’accusation, Hassan Nasrallah passe à l’offensive pour éloigner de lui et de son parti les soupçons dans l’affaire Hariri. Il est à noter cependant que le 22 juillet, le numéro un du Hezbollah a annoncé qu’il s’attendait à ce que le TSL accuse les membres de son organisation.
Pour rappel, Rafic Hariri a été tué dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth le 14 février 2005. Avec lui, 22 autres personnes ont péri.