Vingt-huit personnes ont été arrêtées lors d’une manifestation dans une ville minière de Sibérie pour réclamer de meilleures conditions de travail après une double explosion le week-end dernier dans la plus grande mine de Russie, qui a fait 66 morts, a indiqué samedi le parquet.
MOSCOU (AFP) - Vingt-huit personnes ont été arrêtées lors d’une manifestation dans une ville minière de Sibérie pour réclamer de meilleures conditions de travail après une double explosion le week-end dernier dans la plus grande mine de Russie, qui a fait 66 morts, a indiqué samedi le parquet.
"Vingt-huit participants à la manifestation ont été emmenés au poste de police de Mejdouretchensk", dans le bassin minier du Kouzbass (3.000 km à l’est de Moscou) où s’est produit le drame survenu le 8 mai, a indiqué le comité d’enquête du parquet russe dans un communiqué.
"Les négociations avec des représentants du gouvernement régional et de la police n’ont abouti à rien. Peu après, la police antiémeute a commencé à déloger les manifestants qui s’étaient mis en travers d’une voie de chemin de fer. Des pierres et des bouteilles ont été lancées contre la police", a-t-il ajouté.
Au moins six policiers ont été blessés, selon le communiqué, soulignant qu’un vingtaine de trains avaient été retardés à la suite de cette manifestation.
Les agences russes citant le chef de la police régionale, Alexander Ielin, avaient rapporté auparavant que 22 personnes, parmi lesquelles 17 policiers antiémeutes, avaient été blessées dans les affrontements.
Des images de la chaîne de télévision privée russe Ren-TV ont montré des policiers antiémeutes qui se sont approchés des manifestants au cours de la nuit et des jeunes gens jetant des pierres contre les forces de l’ordre.
Selon la radio Echo de Moscou, 200 personnes, parmi lesquelles des femmes et des enfants, ont bloqué une voie ferrée vendredi soir pour demander de meilleures conditions de travail pour les mineurs après la catastrophe.
"C’est de la faute des autorités", a déclaré Ivan Mokhantchouk, chef du syndicat russe indépendant des mineurs de charbon, à Echo de Moscou.
"Lorsqu’on ne s’occupe pas des gens, qu’on ne répond pas à leurs questions, qu’on les laisse seuls, lorsque les autorités refusent de parler alors qu’il y a des dizaines d’enterrements tous les jours, on arrive à une situation où les gens sont mécontents", a-t-il expliqué.
Les chaînes de télévision pro-Kremlin ont diffusé des images d’enterrements de mineurs mais aucune information sur cette manifestation.
Au moins 66 personnes ont été tuées et 24 autres sont portées disparues après le drame à la mine Raspadskaïa, située dans la région de Kemerovo.
Les opérations de secours ont été suspendues jeudi par mesure de sécurité.
Les accidents mortels dans les mines de Russie, comme ailleurs en ex-URSS, sont assez fréquents, en raison de la vétusté des infrastructures et des violations de la réglementation concernant la sécurité.
