Hier, Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il comptait sanctionner les parents des élèves absents de façon régulière et injustifiée. Les allocations familiales pourront être diminuées en fonction de l’absentéisme. La fédération des conseils de parents d’élèves monte au créneau et dénonce une mesure inadaptée.
"Les allocations familiales sont destinées à compenser les charges liées à la présence d’enfants, et non à récompenser les bons parents. Priver des familles de ressources, risque d’aggraver leurs difficultés.
S’agissant des dispositifs de lutte contre l’absentéisme scolaire, il existe un arsenal de mesures que des lois récentes n’ont cessé de créer les unes après les autres : loi du 2 janvier 2004, loi du 31 mars 2006 relative à l’égalité des chances, loi du 5 mars 2007 sur la prévention de la délinquance, et loi du 5 mars 2007 sur la protection de l’enfance.
En 2009, le Ministre de l’éducation nationale et la secrétaire d’Etat à la Ville, mettaient en place des médiateurs de réussite scolaire pour participer à la prévention de l’absentéisme et au renforcement des liens entre les parents et l’école. Parmi leurs missions, figuraient celles d’organiser au sein des établissements des actions de soutien à la parentalité, et d’appuyer la lutte contre l’absentéisme et le décrochage par la création d’un lien fort avec les familles dans et hors de l’établissement. Mais cette mesure était-elle suffisante ?
La FCPE demande que ceux qui suppriment des postes dans l’Education cessent de se poser en redresseurs de torts. Elle condamne l’amalgame du gouvernement entre l’absentéisme et la délinquance, amalgame qui dispense le ministère de l’Education nationale de ses responsabilités et les rejette une fois de plus sur les parents.
La première responsable de l’absentéisme scolaire est l’institution elle-même quand car elle ne remplace pas les enseignants ; elle oriente les élèves sans tenir compte de leurs choix ; elle ne met pas en place aucune mesure pour éviter le décrochage et que les moyens de la remédiation scolaire sont notoirement insuffisants ; elle permet la mise en place d’emplois du temps incohérents.
La sanction par suppression des allocations familiales et par sanction pénale sont donc des mesures injustes et socialement discriminantes. La FCPE ne rappellera jamais assez que dans une société démocratique on fait toujours prévaloir la prévention sur la sanction. Le gouvernement choisit lui, de jouer le rôle du père fouettard. La FCPE constate que dans un contexte de restriction budgétaire, le gouvernement choisit des mesures qui ne lui coûtent rien".