Mamod Abasse Mamodtaky a finalement été extradé hier matin vers la métropole. Selon le Journal de l’Ile, le principal accusé de la tuerie de Fenoarivo aurait tout tenté pour se soustraire à la justice française. L’homme aurait essayé de s’ouvrir les veines.
La famille Remtoula n’a pas été la seule à être surprise par l’annonce de l’extradition de Mamod Abasse Mamodtaky vers la métropole. Le principal accusé de la tuerie de Fenoarivo lui-même ne s’y attendait pas.
Selon le Journal de l’Ile, l’homme aurait tout fait pour essayer de se soustraire à la justice française. Lorsqu’il apprend sa prochaine extradition, Mamodtaky tente de résister physiquement à son départ de la maison d’arrêt d’Antanimora, à Tananarive.
En désespoir de cause, l’ancien mari d’Anita Remtoula essaie de s’ouvrir les veines afin d’obtenir l’annulation de son départ pour raisons médicales. Mais Mamodtaky est rapidement maîtrisé. Et c’est sous bonne escorte que l’accusé quitte la maison d’arrêt pour l’aéroport.
Mamod Abasse Mamodtaky a quitté le sol malgache hier, aux alentours de 11h00. Il était accompagné de cinq membres de l’administration pénitentiaire malgache.
L’extradition de l’homme de 38 ans s’apparente à un véritable rebondissement puisque le 24 mars dernier, le Conseil d’Etat de Madagascar s’y était formellement opposé. Le Conseil avait considéré que Mamod Abasse Mamodtaky détenait la nationalité malgache : un ressortissant ne pouvait donc pas être extradé vers la France.
Il semblerait qu’une décision de la Cour d’appel de Tananarive, rendue il y a quelques semaines, ait remis en cause l’arrêt émis par le Conseil d’Etat. La Cour d’appel aurait considéré que Mamodtaky ne détenait pas la nationalité malgache. Dès lors, plus rien ne s’opposait à son extradition.
Mamod Abasse Mamodtaky devrait répondre d’assassinats et de tentatives d’assassinats en octobre prochain, à Paris.
L’affaire Mamodtaky s’apparente à un véritable feuilleton judiciaire. Le 24 février 2008, la Cour d’assises de Saint-Denis prend acte d’un vice de procédure et libère les quatre accusés de la tuerie de Fenoarivo. Mamod Abasse Mamodtaky, Babar Ali Yohan, Jean-François Crozet et Riazhoussen Damdjy retrouvent la liberté.
Les quatre hommes sont accusés d’avoir assassiné le 22 avril 2001, dans la banlieue d’Antananarivo, cinq membres de la famille Remtoula. Cinq autres personnes ayant échappé à la mort, les quatre accusés doivent également répondre de tentative d’assassinat.