Le Conseil de Paris va se saisir lundi du sujet sensible de l’avenir de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) qui a connu ces derniers mois de fortes tensions, à cause de la restructuration projetée et des menaces de suppressions de postes.
PARIS (AFP) - Le Conseil de Paris va se saisir lundi du sujet sensible de l’avenir de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) qui a connu ces derniers mois de fortes tensions, à cause de la restructuration projetée et des menaces de suppressions de postes.
Bertrand Delanoë, maire PS de Paris, également président du conseil d’administration de l’AP-HP, interviendra pour rappeler que "dans ce contexte de conflit et de mobilisation, il est indispensable que le Conseil de Paris se saisisse de cet enjeu vital pour l’ensemble de notre agglomération".
La ville avait créé en début d’année un groupe de travail réunissant des élus de tous bords pour plancher sur l’avenir de ce plus grand ensemble hospitalier de France (37 établissements sur Paris et banlieue).
Les conclusions du groupe de travail seront débattues lundi, sur fond de vive mobilisation d’élus, salariés et syndicats contre une menace de 4.000 suppressions de postes, même si le directeur de l’AP-HP, Benoît Leclercq, avait "suspendu" mi-mars certains projets de réorganisation.
Locaux occupés, menace de démission de 900 médecins, pétition pour le maintien de l’Hôtel-Dieu, "séquestration" de cadres, cri d’alarme contre les baisses pour les IVG, les modes de protestation ont été nombreux cet hiver.
De source proche du dossier, on indiquait vendredi que la phase de concertation était en cours jusqu’au 15 juin, avec syndicats, usagers, instances médicales et élus. Le "plan stratégique" de réorganisation sera présenté fin juin, début juillet.
"A une politique de maltraitance s’est ajoutée une politique budgétaire avec un plan de retour à l’équilibre et la volonté de supprimer 4.000 emplois en trois ans", a rappelé devant la presse jeudi Jean-Marie Le Guen, adjoint PS à la Santé et président suppléant du CA de l’AP-HP.
"Le pouvoir semble vouloir reculer, mais les problèmes ne sont pas résolus. Il n’y a plus aujourd’hui ni orientation, ni discours budgétaire. Le gouvernement a été dans l’incapacitié de donner à l’assistance publique des éléments de son budget pour l’année 2010", a ajouté l’élu qui a présidé le groupe de travail.
Au chapitre des suggestions, il propose d’"investir 2 milliards d’euros dans les années qui viennent pour que le parc immobilier de l’AP-HP soit à la hauteur des attentes". Il demande aussi que le plan de retour à l’équilibre pour 2012 soit repoussé.
Si l’opposition municipale UMP a salué la manière dont Jean-Marie Le Guen a présidé le groupe de travail, elle a vivement déploré la méthodologie finale.
"Bertrand Delanoë a écrit ses conclusions dans son bureau. J’ai assisté aux réunions et après il a fait un document sans nous prévenir. Il énonce des vérités, il n’y a aucune proposition", s’est indigné vendredi auprès de l’AFP Bernard Debré, conseiller UMP, député, et chef de service à l’hôpital Cochin.
"Nous sommes dubitatifs de ce rapport qui n’en est pas un, c’est juste une constatation. Il dit qu’il ne faut pas démanteler l’assistance publique, il n’en a jamais été question", a-t-il ironisé, en rappelant que "les 4.000 emplois" menacés, "nous n’accepterons pas non plus".
Le plan de réorganisation de l’AP-HP prévoit de rassembler en 12 groupes hospitaliers ses 37 établissements franciliens, un projet qui pourrait entraîner 4.000 suppressions d’emploi d’ici 2012.