Des supporters de la tribune Auteuil du Parc des Princes ont lancé de nombreux fumigènes sur la pelouse à un quart d’heure exactement de la fin du match Paris SG-Montpellier (38e journée de Ligue 1), et l’arbitre Alexandre Castro a arrêté la rencontre quelques minutes.
PARIS (AFP) - Des supporters de la tribune Auteuil du Parc des Princes ont lancé de nombreux fumigènes sur la pelouse à un quart d’heure exactement de la fin du match Paris SG-Montpellier (38e journée de Ligue 1), et l’arbitre Alexandre Castro a arrêté la rencontre quelques minutes.
Quand le chrono du stade a indiqué 75:00, une mer de fumigènes rouges est descendue des tribunes Auteuil accompagnée des cris de joie des supporters, et une banderole proclamant "Pour un stade populaire, niquez vos mères !" a été déroulée. Le PSG a perdu ce match (3-1).
Cet incident, clairement prémédité, intervient dans un climat de tension extrême entre les dirigeants du PSG et les deux tribunes de supporters, Auteuil et Boulogne, et entre les tribunes elles-mêmes.
Le club sera certainement condamné à de lourdes amendes par la Ligue (LFP) et risque d’être sanctionné de matches à huis clos au Parc des Princes, ce qui est déjà arrivé cette saison.
Avant la rencontre, un millier de supporteurs du Paris SG avaient manifesté aux abords du Parc des Princes afin de protester contre le "plan antiviolence" qu’envisagent de mettre en place les dirigeants du club.
Trois groupes de supporteurs du virage Auteuil (Kriek Paris 1999, Karsud et Lutèce Falco 1991) avaient appelé à cette "marche pacifique" contre le "plan antiviolence" sur lequel planche actuellement la direction du PSG.
De source proche du dossier, ce plan pourrait notamment prévoir l’identification de chaque spectateur, la création d’une tribune familiale ou la réorganisation des déplacements de supporters, mais le club a pour l’instant refusé d’évoquer les pistes envisagées.
Les manifestants soupçonnent les dirigeants du club de vouloir purement et simplement supprimer toute possibilité de s’abonner au PSG à partir de la saison prochaine afin, selon eux, de diminuer le poids des supporteurs dans le stade, au profit des spectateurs individuels et des familles.
"Le PSG s’attaque aux 10.000 à 15.000 personnes qui le supportent le plus. C’est une purge totale", s’est insurgé Alex, un porte-parole des Lutèce Falco, qui n’a pas souhaité donner son nom.
Pendant le match, le public a moqué son équipe, dominée par Montpellier, et insulté ses dirigeants, Colony (actionnaire principal) et son représentant (Sébastien Bazin), et scandé le nom d’anciennes gloires, présidents (Francis Borelli) ou joueurs (Raï, Pauleta).
Après la rencontre, les supporters d’Auteuil et Boulogne sont restés longuement dans leurs tribunes pour entonner des chants à la gloire du club, et reprendre leurs attaques ad hominem.
Leur conflit s’est aggravé depuis le décès mi-mars d’un membre de Boulogne, Yann Lorence, victime des coups de supporters d’Auteuil le 28 février lors d’un PSG-OM où les Parisiens s’étaient battus entre eux, les supporteurs marseillais n’ayant pas effectué le déplacement.