Les chauffeurs de cinq lignes de bus de la compagnie CIF du dépôt de Tremblay-en-France exerçaient lundi leur droit de retrait, alors que ceux des TRA contournaient les cités sensibles de cette zone de la Seine-Saint-Denis, a-t-on appris auprès de délégués syndicaux.
BOBIGNY (AFP) - Les chauffeurs de cinq lignes de bus de la compagnie CIF du dépôt de Tremblay-en-France exerçaient lundi leur droit de retrait, alors que ceux des TRA contournaient les cités sensibles de cette zone de la Seine-Saint-Denis, a-t-on appris auprès de délégués syndicaux.
Samedi, un groupe de vingt à trente personnes, cagoulées, ont brûlé quatre véhicules à la limite de Villepinte et de Tremblay-en-France avant de caillasser un bus des Courriers d’Ile-de-France (CIF) alors qu’il transportait des passagers.
Un bus des Transports Rapides Automobiles (TRA), desservant lui aussi la ville, a également été pris pour cible.
Après cette nouvelle attaque, la troisième en un peu plus d’un mois à Tremblay-en-France, les chauffeurs des CIF ont de nouveau fait valoir leur droit de retrait.
"Cinq lignes sont concernées", selon Jérôme Ramchurn, secrétaire du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), interrogé par l’AFP. "Normalement, nous reprendrons le travail demain (mardi) matin", a-t-il poursuivi.
Les délégués des CIF doivent participer lundi après-midi à la préfecture de Bobigny à une table ronde sur les mesures de sécurité.
Sur les lignes TRA, le trafic est maintenu mais des chauffeurs ont décidé de contourner les cités sensibles, comme les 3.000 à Aulnay-sous-Bois, Le grand ensemble à Tremblay, les Beaudottes à Sevran. Ils devraient décider de la poursuite de ces déviations lors d’un CHSCT extraordinaire lundi après-midi.
Les représentants des TRA se sont eux rendus vendredi à la préfecture. "Il n’y a pas grand chose qui a été proposé", a déploré Anis Kouki, délégué Unsa et membre du CHSCT. "Au lendemain de la réunion, samedi, il n’y avait pas de policier pour protéger les lignes", a-t-il regretté.
Dimanche, la préfecture a annoncé qu’une compagnie de CRS avait été déployée à Tremblay-en-France. "Nous sécuriserons les lieux autant de temps qu’il le faudra pour que s’applique la loi de la République", a réaffirmé le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux dans un entretien à France Soir de lundi.
Les chauffeurs des CIF avaient arrêté le travail une première fois fin mars. Un bus avait alors été incendié et un autre caillassé deux jours après une opération antidrogue dans une cité de Tremblay au cours de laquelle des stupéfiants et près d’un million d’euros en liquide avaient été saisis. Depuis, la situation est restée tendue dans la ville.