De la disparition d’Estelle Mouzin en 2003, à la fillette franco-russe Elise enlevée à Arles en 2009, en passant par l’adolescente mariée de force ou les fugueurs, les disparitions d’enfants recouvrent des cas très différents.
PARIS (AFP) - De la disparition d’Estelle Mouzin en 2003, à la fillette franco-russe Elise enlevée à Arles en 2009, en passant par l’adolescente mariée de force ou les fugueurs, les disparitions d’enfants recouvrent des cas très différents.
A l’occasion de la 8e Journée mondiale des enfants disparus, une réunion a rassemblé mardi à Paris, devant la presse, associations spécialisées et représentants des ministères des Affaires étrangères, de la Justice et de l’Intérieur.
Le "destin d’un enfant, c’est notre destin commun", a déclaré aux journalistes la secrétaire d’Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, Nadine Morano.
En fin de journée mardi, huit associations et la Fondation pour l’enfance, représentées par une cinquantaine de personnes, se sont rassemblées à l’initiative de l’association Estelle sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris en présence du père d’Estelle Mouzin et de Nadine Morano.
"J’ai demandé à Mme Morano qu’elle nous organise des états généraux des associations qui oeuvrent dans le cadre des disparitions d’enfants" et "elle a dit qu’elle l’intégrerait dans les états généraux de la protection de l’enfance", a expliqué à la presse Eric Mouzin, rappelant que "ça serait une occasion de faire la liste des urgences et un plan de bataille".
En 2009, le fichier national des personnes recherchées pour disparition contenait 58.911 noms, a dit le commissaire divisionnaire Frédéric Malon, chef de l’Office central pour la répression des violences aux personnes.
La très grande majorité de ces disparitions relève de fugues de mineurs (46.595), dont 50,8% de filles et 77% des fugueurs ont entre 15 et 18 ans, a précisé le policier qui a souligné que le tiers des fugues durent plus d’un mois.
Les "disparitions inquiétantes", au nombre de 10.941 (dont 583 mineurs) recensent les personnes susceptibles d’être visées par un crime ou un délit (un tiers) et les personnes souffrant de dépression ou de maladies mentales (deux tiers).
Dans l’Isère, l’enquête sur neuf disparitions ou meurtres d’enfants entre 1983 et 1996, confiée à une cellule de recherche de la gendarmerie, "Mineurs 38", est sur le point de s’achever sans résultat notable.
Les recherches dans l’intérêt des familles (RIF) concernent uniquement 1.025 majeurs, dont la vie n’est pas en danger et qui ne sont inscrits sur le RIF qu’au bout de trois mois de disparition.
Enfin, 355 enfants, un chiffre "relativement stable depuis cinq ans" selon M. Malon, ont été enlevés par leur père ou par leur mère dans le cadre d’un divorce ou d’une séparation.
Selon le bilan de la première année d’activité du numéro de téléphone européen, "116.000, enfants disparus", gérée par la Fondation pour l’enfance et l’Institut national d’aide aux victimes et de médiation (Inavem), 10.408 appels ont été reçus en 2009, le phénomène le plus important restant celui des fugues d’adolescents. Sur les 65 dossiers de "disparition inquiétante" ouverts, 22 concernaient des mineurs, 61 cas ont été résolus.
"Le 116.000" a pour mission d’accompagner les familles en cas de disparition et de participer à la réflexion des pouvoirs publics dans ce domaine", a expliqué Mme Morano.
En 2009, 301 dossiers de disparitions d’enfants, dont 100 nouvelles affaires, ont été traités par le ministère des Affaires étrangères, selon Claudine Serre, chef de bureau de la protection des mineurs et de la famille au Quai d’Orsay.