Le président du Medef Réunion - Yann de Prince - a obtenu le soutien de Laurence Parisot, la présidente de l’organisation patronale au niveau national au sujet du dossier des niches fiscales et du coup de rabot qui affecte l’Outre mer à hauteur de 10%, soit 330 millions d’euros.
Mardi 5 octobre, Yann de Prince a rencontré la présidente du Medef au niveau national. Son objectif était d’obtenir les appuis de Paris en ce qui concerne les niches fiscales, et plus précisément le coup de rabot à hauteur de 10% qui affecte l’Outre-mer. Suite à ce face à face avec Laurence Parisot, le président du Medef Réunion se dit "très satisfait" car son message a été entendu et même si le pouvoir du l’organisation patronale reste limité en raison de l’absence de droit de vote au Parlement en ce qui concerne le Projet de Loi de Finances, cet appui ne peut être que bénéfique pour faire avancer et appuyer les amendements qui seront présentés par les parlementaires.
De retour sur le département ce matin, Yann de Prince dévoile les grandes lignes de cette rencontre avec Laurence Parisot et ses collaborateurs. Après une vingtaine de minutes passées à décliner les enjeux majeurs mis en péril par le coup de rabot de 10% concernant l’Outre-mer face à la présidente de l’organisation patronale, Yann de Prince a ensuite travaillé pendant près de deux heures avec ses collaborateurs.
Pour le président de l’organisation patronale au niveau local, la situation est clairement catastrophique. Il n’y a pas de doute : "ce sont les petites et moyennes entreprises qui subiront les premières les conséquences de cette mesure", d’où la nécessité d’obtenir l’appui du Medef au niveau national afin de renforcer la mobilisation des parlementaires.
Le président du Medef Réunion a également souligné les conséquences économiques dues à la suppression de la défiscalisation de toute installation photovoltaïque dans les DOM. Pour rappel, seul un crédit d’impôt abaissé à 25% ( et non plus 50% ) pour les particuliers souhaitant s’équiper de panneaux photovoltaïques reste en vigueur. Cette mesure est immédiate et suite à cette décision, Yann de Prince n’a pas manqué de souligner la gravité de la situation pour les entreprises directement concernées.
Linfo.re : Pouvez-vous rappeler quels étaient vos principaux objectifs lors de cet entretien avec Laurence Parisot, mardi 5 octobre à Paris ?
Yann de Prince : Les objectifs était très simples, il s’agissait de présenter les enjeux pour l’Outre Mer en ce qui concerne l’examen de la Loi de Finances qui revient devant le Parlement dans les jours à venir. Avec le rabot de 10% sur les niches fiscales en Outre-mer, il est question de remettre en cause le dispositif de défiscalisation à la Réunion mais il faut bien comprendre que les niches fiscales représentent un enjeu majeur pour l’île sur le plan économique, ce qui permet aux entreprises d’être compétitives et de pouvoir investir grâce à ces économies de défiscalisation, de lever des capitaux avec des financements propres... Ce dispositif est clairement vital pour l’économie réunionnaise et plus largement, pour l’ensemble de l’Outre-Mer.
Linfo.re : Avez-vous le sentiment d’avoir été entendu ? Quels sont les engagements pris par la présidente de l’organisation patronale ?
Yann de Prince : Je n’ai pas le sentiment mais la certitude d’avoir été entendu et bien compris par Laurence Parisot. Elle a tout à fait conscience de l’importance des enjeux pour l’Outre Mer. Le soutien du Medef au niveau national est entier. Même si l’organisation patronale nationale n’a pas le droit de vote au Parlement, le Medef peut en revanche soutenir les amendements des parlementaires et effectuer un travail didactique auprès des parlementaires métropolitains. Il s’agit d’assurer une mobilisation massive de la part de tous les parlementaires. L’effort demandé à l’Outre Mer sur les niches fiscales représente 20% de l’effort national, soit environ 330 millions d’euros.
Linfo.re : Quel message souhaitez-vous faire passer aux parlementaires Domiens et métropolitains en ce qui concerne le dossier des niches fiscales et le coup de rabot de 10% qui affecte les territoire ultramarins ?
Yann De Prince : Leur rôle est essentiel, ils doivent se mobiliser pour porter les amendements devant le Parlement. Des mesures concrètes doivent être prises dans les plus brefs délais. L’Outre Mer doit retrouver sa place auprès des élus nationaux. Tous les parlementaires doivent aujourd’hui se mobiliser.