Les mouvements d’arrivée et de départ ont peu contribué à augmenter la population de La Réunion ces dernières années, mais ils cachent des mouvements multiples. Les populations migrantes sont différentes par l’origine, l’âge et le sexe, leur va-et-vient modifie en profondeur la démographie réunionnaise.
À la Réunion, les migrations concernent quatre grands groupes de population : les natifs de La Réunion, les métropolitains, les originaires des îles voisines et enfin les Mahorais et les autres ultramarins. Ces groupes vont et viennent et leurs mouvements ont un impact important sur la structure de la population. Les migrations se concentrent en effet sur certaines tranches d’âge et affectent différemment les hommes et les femmes.
Les natifs de La Réunion sont la composante principale des mouvements migratoires. Pour eux le solde des arrivées et des départs entre 15 et 64 ans est négatif sur les sept années étudiées.
Le déficit est de 12 250 personnes, dont 80 % d’hommes. Du fait de cette migration, la part des natifs de La Réunion dans la population a baissé, passant de 84 % en 1999 à 82 % en 2006 parmi les personnes de 15 à 64 ans.
En fait, les départs concernent surtout les plus jeunes ce qui aboutit à un solde migratoire très
négatif entre 15 et 34 ans (- 18 750) Les jeunes réunionnais partent pour suivre des études ou commencer leur vie professionnelle ailleurs. Ce phénomène a été amplifié par les politiques de mobilité mises en place ces dernières années.
Les hommes ont plus tendance à partir que les femmes (- 11 650 contre - 7 100). Entre 35 et 64 ans, le solde migratoire devient positif (+ 6 500). Ce qui montre l’existence à cet âge d’un mouvement de retour des natifs de La Réunion. Ce phénomène est plus marqué pour les femmes que pour les hommes.
La population née en France métropolitaine constitue la seconde composante migratoire avec
un excédent net de 7 600 personnes de 15 à 64 ans, quasi également réparti entre les sexes, mais plus important à partir de 35 ans. Cependant les femmes contribuent plus au solde migratoire des plus jeunes, tandis que les hommes sont plus
nombreux parmi les plus âgés.
Tous âges confondus, les natifs de la métropole sont 79 000 en 2006 contre 65 000 sept ans plus tôt et représentent maintenant 10 % de la population.
La pyramide des âges de cette population présente une forme et une évolution typique. La base rétrécie signifie que les métropolitains viennent moins souvent lorsqu’ils ont des jeunes enfants - et s’ils ont des enfants jeunes, ceux-ci sont souvent nés à La Réunion. Le creux à 20-24 ans traduit les départs de jeunes pour suivre des études ou pour chercher du travail en métropole.
L’élargissement de la pyramide aux âges adultes avancés traduit la poursuite d’une immigration assez âgée, caractéristique de la migration des métropolitains vers les Dom. Elle concerne surtout des personnes de 35 à 65 ans, mais le sommet de la pyramide s’élargit sensiblement.
(source:La Réunion économique-INSEE)