La dernière attaque mortelle de requin soulève une nouvelle fois des questions sur les méthodes de prévention du risque requin qui pourraient être envisagées à La Réunion.
Trois victimes ces treize derniers mois et dix-huit depuis 1980, c’est le triste bilan des attaques mortelles de requins à La Réunion. Selon des statistiques se basant sur un rapport accident par habitant, il y aurait dix fois plus de risque pour un Réunionnais de se retrouver nez à nez avec un requin qu’un Australien ou un Sud-Africain. La Réunion détient ainsi le triste podium d’être classé deuxième au niveau mondial après Hawaï.
Après la nouvelle attaque de requin survenue hier à Trois-Bassins, se mettre à l’eau de manière totalement sécuritaire semble être compromis. Depuis plusieurs mois, pour limiter les risques une méthode est privilégiée : la surveillance des zones de baignade et d’activités nautiques. "Que ce soit des vigies ou des particuliers, il faut que quelqu’un regarde et il y a beaucoup de chance pour que lorsque (un requin) arrive, on le voit arriver et toutes les manoeuvres d’approche qu’il va effectuer pourront permettre de sortir calmement", explique Guy Gazzo, du Comité Régional de pêche.
Autre solution : un système de surveillance marine avec des vigies qui est testée sur le spot de Trois-Bassins. Le champion de bodyboard Amaury Lavernhe, avait justement incité les surfeurs à venir sur ce spot pendant les heures de surveillance. Il considérait que c’était "la seule solution que les autorités ont réussi à mettre en place au bout d’un an".
D’autres solutions sont également à l’étude comme les enclos ou les lignes électriques depuis les années 1950 en Australie ou en Afrique du Sud. Il semblerait cependant qu’elles aient un impact non-négligeable sur l’environnement.
Les "drums-lines" ou lignes truffées d’hameçons ont également été évoquées pour limiter les risques d’attaque. Mais la population de requins à La Réunion est problématique. "Autrefois, on observait des requins un peu partout et de toute espèce, et là, même les plongeurs ne voient pratiquement que des bouledogues", précise Guy Gazzo. Un nombre important de requins, nageant plutôt vers les fonds marins, la "drum-line" a donc des limites.
La dernière option qui a été mise en place à la mesure du récif réunionnais : des filets de protection pour les baigneurs. Cependant, dans le cas d’un utilisation prolongée, et en zone profonde, l’impact sur les autres espèces marines pourraient être désastreux.