Arrivés lundi dernier à la Réunion, les 15 naufragés chinois et indonésiens du navire Bahari Nusantara apportent de nouveaux éléments portant sur le calvaire qu’ils ont vécu. Un pétrolier les aurait aperçu mais ce navire a poursuivi son chemin.
Un seul des quinze naufragés chinois et indonésiens du navire Bahari Nusantara arrivés à la Réunion dans la soirée du lundi 19 novembre est encore hospitalisé à l’heure actuelle. Ce matin, ils ont pu apporter de nouvelles révélations portant sur le calvaire qu’ils ont vécu durant 17 jours passés au beau milieu de l’océan indien.
Grâce à l’implication d’une Réunionnaise - d’origine indonésienne - qui s’est rendue au Port ce matin afin de rencontrer les naufragés, ces derniers ont pu s’exprimer et l’intégralité de leurs propos ont ainsi été traduits. Les naufragés ont pu expliquer qu’aucune explosion ne s’est produite sur leur navire mais la salle des machines a pris l’eau et ils ont dû abandonner le bateau, avant de le voir le sombrer dans les profondeurs de l’océan.
Les naufragés affirment aujourd’hui qu’un pétrolier les a repérés alors qu’ils étaient à la dérive dans l’océan indien mais selon leurs témoignages, ce navire n’a pas pris la peine de s’arrêter pour leur porter secours.
Les rescapés assurent même que les passagers qui se trouvaient à bord de ce pétrolier les ont pris en photo sur leur radeau de survie. Pour ces marins, cette situation a été terrible car ils avaient tous l’espoir d’être sauvés lorsqu’ils ont vu ce pétrolier mais c’est finalement un navire de commerce d’Hong Kong qui leur a porté secours, plusieurs jours plus tard.
Les rescapés du Bahari Nusantara racontent qu’ils ont passé 17 jours à quinze sur un radeau de survie prévu pour dix personnes. En clair, ces marins n’avaient pas de place sur ce bateau de fortune et ils ont été contraints de jeter tous leurs effets personnels emportés au moment de l’abandon du Bahari Nusantara. Ils ont toutefois pu se munir de quelques litres d’eau potable ainsi que des nouilles avant de se retrouver seuls au beau milieu de l’océan indien.
Sous un soleil de plomb et sans aucun moyen de se protéger, les marins expliquent qu’ils passaient toute la journée dans l’eau, "accrochés au radeau de survie" pour supporter de telles températures. La nuit, le calvaire continuait car pour tenir sur le bateau, ils ont tous dû dormir "à genoux, faute de place".
Heureux d’avoir retrouvé la terre, les quinze naufragés - membres l’équipage du Bahari Nusantara - ont été accueillis au centre international d’accueil des marins, où ils ont pu se nourrir et se reposer. Ils doivent rejoindre leurs familles dans les jours à venir mais leurs conditions de rapatriement n’ont pas encore été communiquées.
Encore très éprouvés par les événements, ces hommes ont tout perdu après avoir quitté leur navire. Un appel à la solidarité est donc lancé aux commerçants du Port afin que les naufragés puissent rejoindre leur pays avec quelques affaires.
Durant plus de deux semaines, ils ont dérivé à bord d’un radeau de survie prévu pour dix personnes, un véritable cauchemar qui a dû leur sembler interminable. Les marins ont indiqué qu’ils ont beaucoup prié pour que ce naufrage ne vire pas au drame. Encore très affaiblis, ils ont décrit la peur qu’ils ont ressentie lorsqu’ils étaient en mer et attendaient du secours mais aussi les faux espoirs qu’ils ont vécu après avoir vu un pétrolier qui a poursuivi son chemin sans leur porter secours.
L’armateur malaisien doit maintenant se rendre à la Réunion pour assurer le rapatriement de son équipage. Les marins devraient rester encore quelques jours dans notre département mais une fois encore, un appel à la solidarité a été lancé afin qu’ils puissent obtenir des vêtements.