Accusée d’avoir un rôle dans la recrudescence des attaques de requins, la Réserve marine naturelle de la Réunion se défend et estime qu’il n’y a pas d’éléments concrets la mettant en cause.
Suite à l’attaque de squale qui a coûté la vie à Alexandre Rassiga lundi 23 juillet, la Réserve marine naturelle de la Réunion est une nouvelle fois pointée du doigt par certains professionnels de la mer et pratiquants de sports de glisse. Créée en 2007, la Réserve Marine s’étend sur une zone de 40 kilomètres sur le littoral Ouest, allant du Cap La Houssaye à Saint-Paul et de la Roche aux Oiseaux à l’Etang-Salé.
La réserve s’étend sur une surface de 35 km2 et s’articule autour de trois types de zones : périmètre général, protection renforcée (45%) et protection intégrale (5%). Elle constitue un espace protégé pour la faune et la flore marine. Certains considèrent que la Réserve marine attire les requins et n’est pas étrangère à la recrudescence des attaques de squales ces dernières années.
Pour le champion du monde de bodyboard réunionnais Amaury Lavernhe, qui s’est exprimé lundi soir sur Antenne Réunion, la Réserve marine a clairement une responsabilité dans la multiplication des attaques. Il estime illogique d’avoir créé une réserve dans une zone de station balnéaire et d’activités nautiques. "A chaque fois que je voyage et je dis aux Sud-africains ou aux Australiens qu’il y a une réserve marine au milieu d’une station balnéaire ils me font des gros yeux. Je pense que c’est unique au monde", explique le champion.
Hier, lors de son intervention au Palais Bourbon, le député maire de Saint-Leu Thierry Robert a demandé que le périmètre de la Réserve soit revu à la baisse, considérant que la Réserve marine est devenue "le garde à manger des requins".
Ce matin, interrogé par Antenne Réunion Radio, la directrice de la Réserve marine naturelle Soraya Issop Mamode s’est défendue d’avoir un rôle dans les attaques. "On est pas en mesure d’affirmer ce type d’hypothèse. Aujourd’hui il y a plusieurs facteurs avancés et pour expliquer cela, il nous faut des données complémentaire", estime t-elle. Pour réellement mettre en cause la Réserve, d’autres études doivent être menées.