Par le biais de son ambassadeur à Djakarta, la France prévient l’Indonésie qu’une éventuelle exécution du Français Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie, aurait des impacts sur les relations entre les deux pays.
Alors que le Français Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue, attend encore le sort qui lui sera réservé, l’ambassadeur de France à Jakarta a mis en garde l’Indonésie ce vendredi que sa possible exécution aurait des "conséquences" sur les relations bilatérales.
Des conséquences sur la relation bilatérale franco-indonésienne
"En cas d’exécution, cela ne sera pas sans conséquences sur notre relation bilatérale", a affirmé l’ambassadeur, Corinne Breuzé, lors d’une conférence de presse. L’ambassadeur a insisté sur le fait que la France, qui a aboli la peine de mort en 1981, y était "opposée en tous lieux et en toutes circonstances". Toujours est-il que le gouvernement français était "disposé à aider l’Indonésie dans sa lutte contre le trafic de drogue", précise l’ambassadeur.
Une législation antidrogue très sévère
L’Indonésie est l’un des pays au monde où la législation antidrogue est l’une des plus sévères. Le président indonésien Joko Widodo, ayant pris ses fonctions en octobre dernier, n’a accepté aucune demande de grâce de condamnés à mort pour trafic de drogue, considérant que son pays se trouvait dans une situation d’urgence face aux produits stupéfiants. Toutefois, ce pays d’Asie du Sud-est fait tout son possible afin de sauver la vie de ses ressortissants condamnés à mort à l’étranger.
Le Français a toujours clamé son innocence
Pour rappel des faits, Serge Atlaoui, âgé de 51 ans, était arrêté en 2005 dans un laboratoire clandestin de production d’ecstasy dans la banlieue de Jakarta. Cet artisan soudeur avait été condamné en 2007 à la peine capitale pour trafic de drogue. Ayant toujours clamé son innocence, il s’est toujours justifié en argumentant qu’il a uniquement installé des machines dans ce qu’il pensait être une usine d’acrylique.
Serge Atlaoui, dans la liste des exécutables
Le ressortissant Français a fait le dépôt d’un ultime recours en révision devant la Cour suprême. En cas de rejet, Serge Atlaoui pourrait être exécuté rapidement ainsi que les autres étrangers également condamnés à mort dans cette affaire. Les autorités indonésiennes ont déjà préparé une deuxième liste de condamnés à fusiller, à la suite des exécutions de janvier, les premières depuis 2013. "Ce qui nous apparaît choquant, c’est que notre compatriote soit aujourd’hui le seul figurant dans la liste des exécutables", regrette l’ambassadeur sur le récit du Parisien avant de rappeler que Serge Atlaoui a été reconnu coupable comme chimiste alors qu’il n’exerçait qu’un rôle mineur en étant un technicien soudeur.